• incroyables photographies couleur de Paris sous l’occupation allemande entre 1940 et 1944, réalisée par le photographe André Zucca (1897-1973).

     

    Des photographies très rares puisque qu’à l’époque la photographie couleur était réservée aux photographies de guerre.

    Des scènes de vie prises sur le vif dans les rues de Paris.

     

    250 de ces photographies ont fait l’objet d’une restauration et ont été exposées l’année dernière grâce au Comité d’histoire de la Ville de Paris…

     

    via

     

     


    votre commentaire
  •  
    Afficher l'image d'origine
     
     
    LES GRANDES HEURES DES NANTIS DE L'OCCUPATION, des COLLABOS
     
     
    Il est 5h 30 du matin ce 14 juin 1940 lorsque les premiers soldats allemands entrent dans Paris par la Porte de la Villette.
     
    Le même jour, la célèbre maison close Le Chabanais affiche qu'elle sera ouverte à nouveau dès 15 heures.
     
    Le commerce des plaisirs n'a stoppé que quelques heures seulement.
     
    De même, lorsque le 5 avril 1943, un bombardement fait des victimes à l'hippodrome de Longchamps, on modifie juste le parcours pour que courses et paris reprennent au plus vite!
     
    Certains privilégiés possèdent un laisser-passer de nuit, ce sont les journalistes, les acteurs, et les chanteurs. parmi eux ? les COLLABOS !
     
     
     
     
     
    Le Paris frivole restera ainsi fidèle à sa réputation malgré les années noires de la guerre, entre le calme de 1940 et le climat d'exaspération de 1944.
     
    Les Parisiens chercheront à oublier le quotidien en de multiples évasions, et les occupants vainqueurs à s'amuser dans cette ville renommée pour ses lieux de plaisir.
     
     
     
     
     
     
    Quelle est-elle cette vie parisienne brillante et superficielle, celle d'une minorité composée d'hommes politiques, de financiers, de personnalités du Paris artistique, celle aussi que forment ceux qui servirent l'occupant ou en profitèrent, du journaliste au traficant du marché noir?
     
    Tout ce beau monde fréquente les premières, les réceptions de l'ambassade allemande, les grands restaurants, les cabarets à la mode et les lupanars chics.
     
     
    Sans se poser de questions, des artistes en tout genre ne rechigneront pas à la tâche pour satisfaire ce public avide de réjouissances:
     
    il faut assurer le repos des guerriers allemands et de leurs collaborateurs.
     
    Si la masse des Parisiens, celle qui souffre des restrictions, se distraira dans les cinémas, les théâtres et la lecture, la jeunesse, cette génération étouffée par les années de guerre, voudra, elle aussi, fuir la réalité dans les agapes mais surtout par la provocation.
     
     
    Ce sera le phénomène "zazou".
     
     
    Un certain Boris Vian, encore inconnu, y fera ses premières armes d'agitateur excentrique.
    En ce début d'été 1940, il ne reste que 700 000 Parisiens. Les affaires reprennent vite dans les cabarets avec l'enthousiaste clientèle des soldats envahisseurs. Les nazis veulent un retour rapide à la normale dans la "ville-lumière", tombée il y a 1 mois sans un coup de feu.
    On organise pour les Allemands en permission des visites guidées du Louvre, de Versailles. Des places leur sont réservées au théâtre et au concert.
     
     
    Pourtant, la troupe préfère les danseuses, et dès la fin juillet 1940, Le Lido, Les Folies Bergères, Le Casino de Paris, Le Moulin de la Galette sont pris d'assaut.
     
     
    La fin des combats, pour les cabarets et music-hall, c'est l'assurance d'une clientèle nombreuse et aussi, en période de restrictions, celle d'être ravitaillé sans compter en foie gras, champagne et charbon.
     
    Afficher l'image d'origine
     
    Peu à peu les Parisiens reviennent dans la Capitale et à l'automne 1940, la population retrouvera le niveau démographique d'avant-guerre.
     
    Dès lors, les personnalités et privilégiés du "Tout Paris" seront amenés à voisiner avec les officiers allemands dans les fêtes parisiennes.
     
    Toujours bien organisés, les Occupants découpent Paris en hauts lieux de la vie nocturne: une carte géographique est même publiée dans la presse allemande pour les permissionnaires de passage.
     
    A Montmartre, fleurissent les cabarets avec dîners-spectacles, où se côtoient gangsters et gestapistes français dans une atmosphère louche.
     
     
    C'est aussi le quartier préféré de la pègre corse.
     
     
    Les règlements de compte sont fréquents et ce sont les soldats allemands en goguette qui font le service d'ordre.
     
    Le Tabarin a grande réputation sur la Butte, les Allemands y font sauter les bouchons de champagne telles des salves de canon à chaque défilé de filles dénudées.
     
     
     
    Aux Champs-Elysées, les patrons de cabaret cherchent à revenir au chic d'avant-guerre avec un grand raffinement dans les décors et un service luxueux.
     
     
     
    Ils attirent ainsi la clientèle aisée et peu importe si se
    côtoient le chef tortionnaire de la rue Lauriston, et Maurice Chevalier.
     
    Le fameux Boeuf sur le Toit des années folles a toujours beaucoup de succès.
    On peut y entendre des rythmes swing et Charles Trenet.
     
    Sur la célèbre avenue, le Lido présente une revue de filles plus distinguées.
     
     
     
     
    C'est le rendez-vous des personnalités de la collaboration, notamment Jacques Doriot.
    Craignant un attentat, il a fait installer un miroir sur sa table pour surveiller derrière son dos.
     
     
    Sur les grands boulevards, à La Vie Parisienne, Suzy Solidor chante chaque soir Lily Marlène qui réussit l'exploit d'être tout à la fois l'hymne de marche de l"Afrika Korps"
    de Rommel et des Britanniques dans le désert.
     
    Avant la fin de l'année 1940, tous les music-hall d'avant-guerre ont repris leurs activités.
     
    Les mêmes chanteurs et chansonniers tournent sans cesse, car les étrangers anglo-américains et les juifs sont interdits de spectacle.
     
     
     
    C'est la ronde des Mistinguett, Edith Piaf, Fernandel, Fréhel, Damia, Suzy Delair, Andrex, Georgius, etc...
     
    Il faudra attendre 1944 pour voir de nouvelles révélations:
     
     
    Francis Blanche, Charles Aznavour, Yves Montand, les Compagnons de la Musique (bientôt "de la Chanson").
     
    Le dernier métro passe à 23 heures, le couvre-feu est à minuit, aussi l'heure des spectacles est-elle avancée.
     
    Certains privilégiés possèdent un laisser-passer de nuit, ce sont les journalistes, les acteurs, et les chanteurs. parmi eux ? les COLLABOS !
     
    Les autres doivent choisir de rentrer tôt ou de passer la nuit dans le cabaret.
     
     
    A partir de 1942, les alertes pour bombardements vont perturber la vie nocturne. Les spectacles sont aussi interrompus par des coupures d'électricité.
     
    En 1944, de nombreux cabarets devront se contenter de l'apéritif prolongé (de 17h à 23h).
     
     
    Avec l'argent du trafic et du Marché Noir, quand d'autres travaillent dur, mangent mal, et souffrent du froid, l'opposition s'accentue. 
     
     
    Afficher l'image d'origine
     
    Aussi attrayants que les rondeurs féminines, les plaisirs de la table prennent une importance ahurissante en ces temps de restrictions.
     
     
    L'officier allemand et écrivain Ernst Jünger commente son repas en haut du
    restaurant La Tour d'Argent:
     
    << On a l'impression que les personnes attablées là-haut, consommant les soles et les fameux canards, voient à leurs pieds, avec une satisfaction diabolique, comme des gargouilles, l'océan gris des toits sous lesquels vivotent les affamés.
     
    En de telles époques, manger, manger bien et beaucoup, donne un sentiment de puissance...>>
     
     
    Toujours numéro un, le restaurant Maxim's est un carrefour baroque où, vedettes
    (Jean Cocteau, Raimu, Sacha Guitry), marquis, comtesses, hommes d'affaires
     
    (Louis Renault), voisinent sans cas de conscience avec les pires collaborateurs français et les hauts dignitaires nazis, tel Goering, lors de quelques visites à Paris.
    Les maisons closes ne connaissent pas le chômage.
     
    Elles ont juste changé de clientèle.
     
    Une partie d'entre elles est réservée aux soldats allemands, tandis que les officiers fréquentent, avec les Parisiens privilégiés, des lieux de plaisirs plus chics:
     
    Le Sphinx, Le Chabanais (décoré par Toulouse Lautrec) et le célèbre One Two Two de la rue de Provence.
     
     
    Les patrons de ces "maisons" ne se plaignent que des difficultés à recruter des filles.
     
     
    Les Parisiens comprennent vite les nombreux avantages à fréquenter ces maisons closes bien ravitaillées en charbon et victuailles.
     
    On ne s'y donne pas rendez-vous que pour la bagatelle.
     
    On y discute au chaud en dégustant des mets et alcools introuvables dans Paris.
     
     
    L'acteur Michel Simon, grand amateur de réchauffements en tous genres, apprécie tellement ces bienfaits qu'il emménage dans un de ces lupanars.
     
     
    Edith Piaf fait de même: elle y reçoit dans sa chambre, en plus de ses amants, des compositeurs et écrivains, tandis que d'autres ébats se déroulent à l'étage du dessous.
     
     
    Michel Vigourt Seconde Guerre mondiale n° 8 / 05-06 03

    1 commentaire
  •  

    goering

    Bonhomie en raison de son physique, était, en fait un dangereux toxicomane, s'adonnant régulièrement à la morphine, à la cocaïne et à la codéine. Un ministre qui a longtemps travaillé avec lui a déclaré :

    Etre immoral et criminel, son comportement était si théâtral qu'on ne pouvait le comparer qu'à Néron. Mais, une fois désintoxiqué par les médecins américains lors du procès de Nuremberg, Goering apparut comme un redoutable debater, brillant par son intelligence et ses dons d'orateur !

     

    En fin de compte, Goering frappe par son infantilisme, son égocentrisme, son besoin de paraître, son désir de puissance, autant de symptômes signant une immaturité affective manifeste, expliquant des besoins affectifs de substitution.

     
    goering

    Goering le toxicomane
    L'histoire de l'intoxication de Goering est tout à fait celle des intoxiqués accidentels qui formaient à cette époque la majeure partie des morphinomanes.
    Goering fut blessé une première fois en 1916 puis une seconde fois au niveau de l'aine droite lors d'une fusillade à Munich à l'occasion d'une tentative de prise du pouvoir. Il reçoit ses premières injections de morphine car il souffre beaucoup ; en moyenne deux piqûres par jour. Goering continuera à s'adonner à la morphine en prétextant des douleurs intolérables provenant de ses blessures. Dans certaines circonstances, il sait qu'il peut compter sur la morphine pour être plus joyeux et plus exubérant.


    En 1925, Goering retourne en Suède où vivent ses beaux-parents et il accepte une cure de désintoxication pendant trois semaines. On avait alors sous-estimé les doses de morphine qu'il s'administrait et les médecins suédois crurent pouvoir ordonner un sevrage brutal. Il y eut quelques difficultés, des moments de manque et de délires. Les médecins suédois, convaincus d'avoir affaire à un simulateur ou à un petit malade mental, utilisèrent une méthode de sevrage lent. On possède les documents cliniques indiquant les types de produits de substitution et les calmants utilisés pour combattre les effets de la privation de morphine. Goering rechute assez rapidement, de telle sorte qu'on peut admettre que Goering n'a jamais abandonné ni la morphine ni la cocaïne et qu'il dut à plusieurs reprises, longtemps plus tard, se soumettre à des cures énergiques, la dernière ayant été ordonnée par les médecins américains après son arresta tion.

     


    Outre sa toxicomanie, Goering était un bon vivant, succombant périodiquement à des crises de boulimie.

     

    En 1933, lors de la prise du pouvoir par Hitler, il pèse 127 kg.

     

    En 1939, Goering contracta une nouvelle toxicomanie vis-à-vis de la paracodéine, extraite de l'opium, qui est un calmant efficace, plus couramment employé sous forme de sirop contre la toux ; il en prenait dix comprimés par jour tout en se piquant avec des injections de morphine.

     

    Lors de l'offensive contre l'Angleterre, Goering absorbait trente comprimés de paracodéine par jour.

     

     


    Lors de son arrestation Goering avait avec lui deux valises pleines de pilules de codéine et ressemblait à un démarcheur en produits pharmaceutiques; il fut immédiatement confié aux soins de deux psychiatres.

     

    Lorsqu'il fut transféré à la prison de Nuremberg, en septembre 1945, Goering avait perdu 36 kg et ne pesait plus que 91 kg.

     

    Il est intéressant de noter que Goering n'accepta une cure d'amaigrissement que lorsqu'il sut qu'il comparaîtrait devant un tribunal international.

     

     

    goering et hitler
    Personnalité de Goering

    Généreux pour certains, sentimental pour d'autres, il fut avant tout un être cynique sans foi ni loi comme en témoignent de nombreuses reparties qu'il fit au procès de Nuremberg lors de ses interrogatoires successifs par les procureurs des pays alliés.
     
    Le plus bel exemple de cynisme de cet homme est représenté par ses propres paroles au sujet de la projection des films tournés dans les camps de concentration : « Jusqu'à ce qu'ils passent ces films, c'était un bon après-midi, on lisait mes conversations téléphoniques à propos de l'affaire autrichienne et tout le monde riait avec moi et puis ils ont passé ces films épouvantables et cela a tout gâché. »
    Il en va de même pour ses commentaires au sujet des films russes : « N'importe qui peut fabriquer un film d'atrocités. Il suffit de déterrer les cadavres et de montrer un tracteur qui les enterre à nouveau. »
     
    Il a constamment nié sa participation, malgré les preuves établies, à différents crimes et assassinats et sa responsabilité dans le déclenchement et la conduite de la guerre. C'est le même cynisme qu'il affiche dans la conversation qu'il a avec le psychiatre américain au sujet de Röhm.
     
    Constatant qu'avant de devenir rivaux ils avaient été des amis sincères, le psychiatre Kelley l'interrompit pour lui demander comment il avait pu faire une chose pareille à un ami. « Goering s'arrêta de parler et me regarda avec surprise, comme si j'étais un demeuré.
     
    Ensuite il haussa ses larges épaules et me dit lentement en appuyant sur chaque syllabe :
     
    "Parce qu'il me gênait ! " »
     

    Pendant les années de son intoxication certains traits de la personnalité de Goering sont exaltés à la limite de la caricature : sa colère devient violence comme on pourra s'en rendre compte lors du procès de l'incendie du Reichstag en septembre 1933.
     
    Pendant la guerre, accablé par les revers de l'invasion allemande, Goering en vient à insulter les pilotes allemands, leur reprochant leur inefficacité ou les accusant d'avoir gagné leurs décorations par le mensonge.
     
     
    goering

    Bouffi et arrogant
    Ciano, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Mussolini, notait dans ses carnets :

    « Goering est le plus humain des chefs allemands, mais c'est un émotif et un violent qui pourrait devenir dangereux. »

     


    Il est méticuleux pour les soins de sa personne et se poudre après le rasage ; d'autre part, il possède une garde-robe très importante tant d'habits civils que d'uniformes dans lesquels il aime à se pavaner. Il est très exigeant quant à leur coupe. Il dessinera lui-même celui de Grand Veneur, un de ses nombreux titres ronflants, et celui de la Luftwaffe.
    Conscient de son importance, il se dote d'une police personnelle ; d'autre part, il se fit établir un arbre généa logique fictif reliant directement sa famille à Frédéric de Prusse et à Charlemagne ; il s'efforça de faire admettre ces fables aux psychiatres chargés de l'examiner lors du procès de Nuremberg.

     

     

    Toutes les cérémonies familiales étaient l'occasion de déploiements grandioses et pompeux.

     

    C'est ce même goût de l'apparat allié à celui du luxe qui le fit multiplier ses lieux de résidence et les embellir constamment : il disposait de plusieurs palais résidentiels, de deux châteaux et d'un ancien rendez-vous de chasse royal. Goering embellira ses demeures de toutes les oeuvres d'art qu'il aura pillées en Europe sur les traces des soldats allemands.

     

    A propos de ce goût pour l'art, qui était très classique, il lui arrivera de s'appeler le dernier homme de la Renaissance.

     


    Sa vantardise devient fanfaronnade.

     

    Ciano le dépeint bouffi et arrogant ; il se pavanait béatement devant les officiers italiens qui l'accueillaient.

     

    Le célèbre aviateur Milch confirme : Je n'étais pas dupe de ses accès de vantardise. J'avais déjà été confronté à sa grande vanité et à son égoïsme et je savais que quiconque le blessait dans son orgueil vivrait pour le regretter.

     

     
    Son dégoût pour le travail intellectuel ne fait que s'accroître. Goering déteste les papiers et ne lit plus les rapports qu'il signe. Il ne comble pas ses lacunes en matière d'aéronautique.

     

    Il essaie de dissimuler son ignorance et ne tente jamais d'y remédier. Il manque totalement de professionnalisme dans les divers secteurs que Hitler lui confie.

    Il ne prépare pas ses discours mais se contente de slogans démagogiques.

     

     Afficher l'image d'origine


    Sa tendance à la mégalomanie s'accroît considérablement.

     

    Quand il se lève, son valet met le disque de la marche des héros du Crépuscule des dieux ; Goering était un fervent lecteur des aventures de Gengis Khan car il avait conçu une véritable passion pour tout ce qui concernait ce conquérant sanguinaire.

     

    Sa bibliothèque privée contenait tous les ouvrages publiés sur cet homme de guerre asiatique.

     


    Certains caractères nouveaux apparaissent avec l'intoxication par la morphine. Le jeune officier svelte et fringant est devenu obèse, atteignant le poids de 127 kilos en 1938. Il est devenu sujet à des crises de dépression et à des brusques changements d'humeur. Il a des accès de rage imprévisibles et il fait quelques allusions à des possibilités de suicide.

     

    Afficher l'image d'origine

     

    On sait qu'à Nuremberg il se suicidera, sans doute par volonté d'affirmer son rang parmi les autres accusés jusque dans la mort, mais aussi peut-être par peur d'affronter le supplice, c'est-à-dire la mort par pendaison.

     

    The gold-plated pistol Nazi Hermann Goering handed over to the allies when he surrendered at the end of the Second World War has been revealed in public for the first time 


    Goering fait preuve d'un infantilisme invraisemblable : il était un dangereux chauffard qui s'obstinait à rouler à gauche en klaxonnant sans trêve pour signaler son approche.

     


    Dans sa villa préférée, il s'est fait installer pour lui tout seul un train électrique et il avait imaginé une escadrille de petits bombardiers qui lâchaient leurs bombes sur les trains.

     


    Lors d'une contrariété, il prend l'habitude de se calmer en manipulant des pierres précieuses.

     

    Ciano raconte dans son journal :

     

    « Comme il manifestait pendant le voyage une certaine nervosité, son aide de camp lui apporta un petit vase plein de diamants. Il les mit sur la table et commença à les compter, les aligner, puis à les mélanger de nouveau ; cela lui permit de retrouver sa bonne humeur. »

     

    Son goût pour les médailles et les uniformes fut à l'origine d'une plaisanterie : on disait que le paladin de Hitler avait commandé une série de médailles en caoutchouc de façon qu'il puisse les porter dans sa baignoire.

     

     Afficher l'image d'origine


    Un Néron moderne


    En conclusion de cette analyse détaillée de la personnalité de Goering, il faut citer le célèbre portrait que l'ancien ministre Schacht avait fait de lui et qui fut lu par le juge Jackson au tribunal de Nuremberg :

     

    « J'ai décrit Hitler comme un personnage amoral, mais je ne puis considérer Goering que comme un être immoral et criminel.

    Doué d'une certaine bonhomie naturelle qu'il sut utiliser pour se rendre populaire, c'était l'individu le plus égocentrique que l'on pouvait imaginer.

    Le pouvoir politique n'était pour lui qu'un moyen de s'enrichir personnellement et d'avoir une vie personnelle agréable.

    Le succès des autres le remplissait d'envie.

    Sa cupidité ne connaissait point de limites.

    Sa prédilection pour les pierres précieuses, l'or, les bijoux, était inimaginable. Il ignorait la camaraderie.

    Ce n'était que dans la mesure où quelqu'un lui était utile qu'il le traitait en ami, mais cela restait superficiel.

     

     


    Son comportement était si théâtral qu'on ne pouvait le comparer qu'à Néron. Une personne qui prit le thé avec sa seconde femme rapporta qu'il était apparu vêtu d'une sorte de toge romaine avec des sandales ornées de joyaux, les doigts couverts d'innombrables bagues et ruisselant de pierreries de la tête aux pieds.

     

    Son visage était maquillé et il avait du rouge à lèvres ".

     

     


    Un portrait accablant, on le voit, comparant Goering à Néron et permettant de souligner la personnalité monstrueuse du paladin de Hitler.


    Lorsqu'on reprend les récits des différents psychiatres suédois et américains qui ont analysé le caractère de Goering, on note une grande forfanterie qui pouvait passer pour de la bravoure car Goering aimait à défier les événements :

    mais c'est surtout le désir de paraître, de faire de l'effet qui perçait à travers tous ces récits, les traits hystériques sont des éléments importants dans le portrait de Goering.

     

    En bref, les observations concordent pour mettre en évidence une personnalité immature, ce qui permet, selon les psychiatres, de soutenir la notion d'une personnalité psychopathique prémorbide chez Goering.

     

     

    http://www.histoire-en-questions.fr/curiosites/goering.html

     


    votre commentaire
  •  

    Sur près de 1 200 km, la ligne de démarcation traversait treize départements :

    Ain, Jura, Saône-et-Loire, Allier, Cher, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire, Vienne, Charente, Dordogne, Gironde, Landes et Basses-Pyrénées7,8 (nommées Pyrénées-Atlantiques, depuis 1969).

    Le Gouvernement français ne connut le tracé précis de la ligne que seulement à la fin de 1941 ; en effet, l'occupant en modifiait régulièrement le tracé à l'échelon local. !!!

     

     

     

    PETIT RAPPEL ! FRANCE ? pays des DROITS de l'HOMME ??

    Pancarte sur le poste de contrôle :

    « „Avis aux Juifs“ il est défendu aux juifs de franchir la ligne de démarcation pour se rendre dans la zone occupée de la France […] !!

     

     

     

     

    Les départements traversés par la ligne de démarcation 

     

     

    ATTENTE !

    Au début de l'occupation, les bureaux allemands avaient été submergés par un torrent de certificats médicaux, le plus souvent de complaisance. Toutes les Françaises avaient besoin de cures thermales, à Châtelguyon, à Royat, au Mont-Dore, à Cauterets.

    Toutes ces malades jugeaient la présence de leur fille indispensable et le médecin garantissait qu'une infirmière leur était nécessaire.

    Mensonges vite éventés. Au bas de presque chaque demande médicale, les Allemands se contentent de mettre cette formule qui ne laisse aucun espoir :


    « Je vous prie d'aviser le demandeur qu'un laissez-passer ne peul lui étre délivré... nicht ausgeslelli werden kaon. » !!
    (KAON ? con oui ! )

    Il faut donc aller plus loin dans le malheur ou dans le mensonge et se procurer ces télégrammes qui emporteront la décision allemande : maladie grave d'un conjoint ou de parents, inhumation, accouchement aux suites délicates, naissances prématurées, tout cela vrai ou faux (souvent faux), mais certifié conforme par la mairie du lieu d'expédition.
     
     
     
    Laissez-passer pour la ligne de demarcation

    A Paris, il est nécessaire ensuite de se lever matin pour prendre le premier métro : celui des pêcheurs à la ligne. Mais ce n'est pas assez.

    Arrive-t-on rue du Colisée, où sont installés les services allemands, c'est pour se trouver en concurrence, dès 5 h 40 (le couvre-feu prend fin à 5 heures du matin), avec trois cents personnes installées là sur des pliants avec tricots, livres et mines de circonstance.

    - Trois cents personnes bien décidées à exhiber frénétiquement leurs malades et leurs morts, à se frayer passage à coups de moribonds et de cadavres jusqu'à ces bureaux où des officiers ennuyés et polis examinent la qualité des péritonites et soupèsent la valeur des crises cardiaques.

    Les trois cents deviennent cinq cents. Mais les Allemands n'accordent leur attention qu'à cinquante cas par matinée. Il faut revenir. Si l'on habite le quartier, ou si l'on se résigne à passer la nuit dans quelque couloir, on a chance d'obtenir satisfaction... sans être assuré d'arriver à temps pour l'enterrement.

    A Tournus, où se trouve le bureau des laissez-passer urgents, c'est un rassemblement pitoyable de gens douloureux, émus, inquiets mais prêts à se battre pour atteindre plus vite la zone libre, qui commence quelques centaines de mètres plus loin.
    Pour les personnages officiels : préfets, ministres de Vichy,
     
     
     
     
     
    l'ausweis n'est pas un droit : tout juste une "grâce" accordée à qui le mérite. !!

    Nommé ministre de l'Éducation nationale, Carcopino songe à rejoindre son poste à Vichy. !!

    Les Allemands lui font attendre dix-sept jours l'autorisation nécessaire. Xavier Vallat est-il, avec l'accord allemand, promu commissaire aux questions juives, on lui refuse ce laissez-passer permanent que l'amiral Darlan reste longtemps le seul ministre à posséder.
     
     
    Afficher l'image d'origine 

     

    Le tracé de la ligne de demarcation

    Dans le même wagon de Rethondes où Foch avait reçu au mois de novembre 1918 la capitulation allemande, Hitler avait, entre autres exigences, imposé le 22 juin 1940 à la France vaincue une frontière artificielle qui séparait notre territoire en deux zones dont l'une serait soumise à l'administration d'un gouverneur militaire choisi dans la Wehrmacht, l'autre dépendant, au moins théoriquement, de l'autorité du maréchal Pétain. !!

    Partant du village d'Arnéguy, à la frontière franco-espagnole, la Demarkationslinie passait légèrement à l'est de Saint-Jean-Pied-de-Port,

    puis par Orthez, Mont-de-Marsan et Langon avant de s'infléchir à l'est de Libourne, Angoulême et Poitiers; elle traversait le Cher à Bléré, près de Tours, et allait de Vierzon à Moulins en laissant Bourges et Nevers en zone occupée, franchissait ensuite la Loire, remontait vers le Jura, s'incurvait en-dessous de Dole et se prolongeait jusqu'à la frontière

    suisse qu'elle rencontrait au-dessous de Gex.

     

    Point de contrôle allemand sur le pont Régemortes

    De fait, la Ligne ne fut établie dans son tracé réel qu'après discussion sur place entre les autorités d'occupation et les préfectures françaises intéressées.

    Donnant du poing sur la table quand il s'agissait de transformer en réalité concrète sa définition abstraite, l'Allemand avait presque toujours l'avantage, ne s'embarrassant pas d'arguties s'il s'agissait de faciliter la surveillance de ses patrouilles ou tout simplement de satisfaire son bon plaisir en même temps que ses aises :

     

    c'est ainsi qu'à Montrichard, où le Cher constituait une frontière non discutable, l'occupant s'avisa qu'une petite plage existait sur la rive gauche en aval du pont, ce qui l'incita à faire passer de l'autre côté de la rivière son poste de contrôle, qu'il poussa en zone libre jusqu'à l'intersection des routes qui mènent à Loches et à Saint-Aignan, affirmant d'autre part ses droits par la pose de barbelés propres à décourager les Français que la baignade aurait tentés.

    passage de la ligne de demarcation

     

    Pétain à l'hôtel du Parc, Vichy. © A. D. Allier

    De fait, la Ligne ne fut établie dans son tracé réel qu'après discussion sur place entre les autorités d'occupation et les préfectures françaises intéressées.

    Donnant du poing sur la table quand il s'agissait de transformer en réalité concrète sa définition abstraite, l'Allemand avait presque toujours l'avantage, ne s'embarrassant pas d'arguties s'il s'agissait de faciliter la surveillance de ses patrouilles ou tout simplement de satisfaire son bon plaisir en même temps que ses aises :

    c'est ainsi qu'à Montrichard, où le Cher constituait une frontière non discutable, l'occupant s'avisa qu'une petite plage existait sur la rive gauche en aval du pont, ce qui l'incita à faire passer de l'autre côté de la rivière son poste de contrôle, qu'il poussa en zone libre jusqu'à l'intersection des routes qui mènent à Loches et à Saint-Aignan, affirmant d'autre part ses droits par la pose de barbelés propres à décourager les Français que la baignade aurait tentés.

     

    LIGNE de DEMARCATION...passeur de courrier.

    J'étais devenu une vraie boîte postale pour ceux qui avaient à faire passer en fraude des lettres de zone occupée en zone libre et vice-versa.

    je roulais à vélo­moteur et en manches de chemise, car il faisait chaud. Faute de poches de veston pour mettre les lettres, je les avais glissées dans mon slip, que voulez-vous?

    Arrivé au pont, je continue de pédaler en zigzaguant entre les chicanes, mais j'en cogne une au passage et me voilà par terre en même temps que je sens se casser l'élastique de mon slip.

    Mon brave Feldwebel était parti je ne sais où, peut-être bien pour la Russie, et se trouvait remplacé par un douanier que, allongé sur le dos comme j'étais, je vois lever les bras au ciel et éclater de rire, jusqu'au moment où son expression a changé: ne pouvant demeurer indéfiniment par terre, je m'étais levé en espérant que les lettres ne bougeraient pas, mais elles tombaient une à une de mon pantalon.

    Là, le douanier s'est fâché: il a dégainé son pistolet et me l'a braqué sous le nez. J'ai dû ramasser les lettres, qu'il a comptées: j'en avais quarante-quatre.

    Après ça, ordre m'a été donné de me déshabiller complètement, mon pantalon et mes chaussettes ont été retournés, puis j'ai été emmené au château de Gandillac sous bonne garde, où l'interprète a épluché les lettres une par une: heureusement, il ne s'agissait que d'affaires de famille, et je m'en suis tiré sans casse avec la recommandation de ne pas recommencer: j'ai seulement pris plus de précautions.
     
     
     
     
    LIGNE de DEMARCATION - Les PASSEURS

    Vierzon est la seule ville de France à être coupée en deux par la ligne de démarcation : le poste-frontière est rue André-Henaut.

    La Gestapo s'installe dans la villa Turquet, boulevard de la Liberté... et la Kommandantur placarde des affiches :
    « Lorsque l'on joue l'hymne allemand, les civils de sexe masculin doivent se découvrir »( Et Ta Soeur ? )

    La gare, noeud ferroviaire crucial sur la « ligne », est strictement contrôlée par la police et la gendarmerie françaises, la Gestapo, la police des frontières et les douaniers allemands.

    L'activité des passeurs est cependant intense, grâce aux faux convois funèbres organisés entre le cimetière (en zone libre) et l'église (en zone occupée) et les travaux de reconstruction du pont sur le Cher.
     
     
     

     

    LIGNE de DEMARCATION - Les PASSEURS - Les RISQUES
    Parmi EUX ! des RELIGIEUSES des VRAIES religieuses CATHOLIQUES !

    Si dans le cours de ma vie clandestine, la pression de l'ennemi se faisait trop vive, je pouvais tenter de me mettre au vert, comme on disait, en changeant d'air ou en réduisant pendant quelque temps mon activité.

    Mais les passeurs auxquels nous avions recours habitaient le plus souvent tout près de la Ligne, y ayant leur ferme, leur atelier, leur bureau, et aussi leur foyer qu'ils ne pouvaient quitter sans l'exposer à l'impitoyable vindicte des Allemands.

    Ce fut le cas de Paul Kern, dont j'ai parlé plus haut : prévenu que la Gestapo était passée chez lui en son absence et qu'elle reviendrait le lendemain, il se dit que si l'on ne le trouvait pas dans sa maison, sa femme et ses enfants seraient déportés à sa place.

    Il y revint donc, fut arrêté, soumis aux méthodes d'interrogation qu'on connaît, puis emprisonné et déporté.

    A s'entendre dire qu'il s'était comporté en héros, il se serait senti gêné, tout comme l'admirable jeune femme qui s'appelait Lucienne Ucelli et qui, non loin de là, avait remplacé dans ses passages son mari frappé par la maladie.

    Déportée à Ravensbrück, elle fut gênée quand elle revint d'Allemagne de se retrouver dans son hameau seule survivante entre les passeurs qui avaient eu comme elle à payer le prix de leur dévouement, fait tout autant de charité que de patriotisme.
     

     

    LIGNE de DEMARCATION - les VOLEURS et les BRAVES !

    Bien entendu n'ont pas droit au beau titre de passeurs les misérables qui s'appliquèrent à tirer profit des angoisses du temps en monnayant très cher leurs services, se transformant souvent en escrocs ou en voleurs, et devenant parfois même assassins pour s'emparer d'une mallette qu'ils savaient contenir de l'argent ou des bijoux.

    Ces gens-là demeurent indignes même s'il leur advenait de remplir l'office pour lequel ils se faisaient grassement payer.

    Combien de passeurs, tout au contraire, glissaient un billet de banque dans la poche du prisonnier de guerre évadé d'un Stalag d'Allemagne pour lui permettre de prendre le train une fois qu'il aurait franchi clandestinement la Ligne !

     

     

    Combien ( j'en ai connu pour ma part, auxquels je voue une infinie reconnaissance ) se dépouillaient des quelques provisions péniblement amassées pour faire honneur à leur hôte d'un soir dont la présence leur faisait pourtant courir un risque de mort !.

     

    La LIGNE de DEMARCATION - Monsieur LAPOTERIE
    MONT de MARSAN

    Lorsque les bonnes gens de Mont-de-Marsan parlent
    de Raoul Laporterie, ils ne manquent jamais d'ajouter qu'il reçoit un courrier de ministre.

    Un courrier sans proportion aucune avec l'activité de son magasin de confection.

    Un courrier d'un tel volume qu'il a dû mobiliser sa belle-mère, sa femme et sa fille, chargées d'ouvrir les lettres, de trier, parfois de répondre à sa place.

    Lettres en provenance de Lille, de Paris, de Bordeaux, de Saintes, de Pantin, de Reims, de Marseille, de partout.

    Que vend Laporterie pour que l'on glisse son nom de ville en ville, d'ami en ami, comme celui d'un guérisseur fameux ou d'un inépuisable fournisseur de denrées rationnées ? Il ne vend aucun remède miracle. Il « fait passer ». Lettres et gens.

    « Monsieur, lui écrit Mlle Alsberghe, qui habite Tourcoing, j'ai eu cet après-midi votre adresse par une amie el j'ose croire que vous m'excuserez de prendre la liberté de vous demander un service qui n'est pas sans danger pour vous.

    Si vous croyez pouvoir faire parvenir cette lettre, vous me rendriez très heureuse, car mon fiancé est sans nouvelles
    depuis un mois... »

    Des parents cherchent leurs enfants, des enfants leurs parents et des fournisseurs leurs clients.

    Des grand-mères demandent des détails sur la naissance de leur petite-fille. Des femmes sur la blessure de leur mari : Monsieur, excusez-moi de vous solliciter encore une fois... »

    « Monsieur, excusez-moi si je prends la liberté de vous écrire; c'est parce que je n'ai plus de nouvelles de ma femme et de mes enfants...

    Raoul Laporterie fait un paquet des trois ou quatre cents lettres que le facteur vient de lui apporter. Il les glisse sous les coussins de sa Juvaquatre et s'éloigne en direction de la ligne de démarcation. La voiture 2 134 HU 2 est familière aux Autrichiens du poste. Laporterie est un bon vivant, bavard et aimable. Un soir, ne leur a-t-il pas donné des huîtres ?

    Ce jour-là, Raoul Laporterie avait glissé sous son siège le drapeau du 52e bataillon de mitrailleurs indochinois - oublié - à Arcachon, dans les combles de l'hôtel de France occupé par un état-major allemand.

    la ligne de demarcation

    Il passe régulièrement deux fois par jour. Parfois quatre. Jamais seul. Mais toujours avec des papiers corrects. Ses compagnons présentent, eux aussi, d'insoupçonnables ausweis. Ce sont, en apparence, d'honorables frontaliers, des habitants de Bascons, cultivateurs, retraités, petits propriétaires, qui profitent de l'auto du maire.

    Le poste de contrôle est situé à la sortie de Mont-de-Marsan, sur la route d'Aire-sur-l'Adour, dans un creux de terrain.

    Laporterie coupe le moteur et prépare son Ausweis (Laissez-passer pour la traversée des petites frontières).

    Surtout, ayez l'air naturel, souffle-t-il à ses passagers.
    Il a avec lui une jeune femme qui rejoint son fiancé, un prisonnier évadé qui veut gagner la zone libre d'où il partira peut-être pour l'Espagne, une femme et son mari, qui, avec leur bébé, vont passer quelques vacances près d'une parente épicière...

    Les soldats allemands font descendre tout le monde, vérifient machinalement ausweis et cartes d'identité. Ils adressent un petit sourire à ce bon M. Laporterie qu'ils reverront tout à l'heure. C'est fini. La Juvaquatre prend son élan pour grimper la côte. Les passagers de la voiture s'ébrouent joyeusement.

    Eh bien, dit l'évadé, votre truc a marché comme sur des roulettes.
    Bah ! j'ai l'habitude, fait Laporterie. Et puis, les ausweis sont bons.
    C'est vrai, ça.

    Et les cartes d'identité sont bonnes aussi.

    L'évadé éclate de rire.
    Oui, mais elles ne sont pas vieilles. Laporterie les a terminées quelques heures plus tôt. Et, dans son magasin de Mont-de-Marsan, il a obligé tous ses passagers à se dépouiller de leurs papiers d'identité.

    Je vous les renverrai après-demain.

    Avez-vous apporté une photo ?
    Il dévisage ses hôtes, se penche sur un jeu de cartes d'identité.
    Voyons, 30 ans, 1 m 70, cheveux châtains, ça devrait faire l'affaire, vous vous appellerez... n'oubliez pas...

    A chacun, il donne un nom. Le nom d'un mort.

    Maire de Bascons, petite commune de zone libre, située à quelques kilomètres de Mont-de-Marsan, Laporterie a obtenu un laissez-passer pour se rendre quotidiennement à son magasin de Mont-de‑Marsan, en zone occupée.

    Cette facilité lui permet de faire passer les lettres d'une zone à l'autre. Ce n'est pas assez. Il a imaginé de ressusciter une vingtaine de ses administrés pour lesquels les Allemands lui ont, sans y voir de malice, délivré des ausweis, et pour lesquels il a établi des cartes d'identité presque complètes. Seule la photo manque encore.

    Qu'un volontaire pour le passage se présente, Laporterie tient à sa disposition ausweis et carte d'identité véritables. Il suffit de coller une photo pour que tout soit en ordre. Une photo, c'est la seule chose qu'il réclame instamment de ses correspondants.

    Pas d'argent. Il n'acceptera jamais d'argent.

    Juifs, prisonniers évadés, amoureux, commerçants, fonctionnaires se communiquent l'adresse de Mont-de-Marsan.

    Il en est à son deux millième passager et ne compte plus les lettres postées, les mandats et les colis envoyés, lorsque la Gestapo s'inquiète de sa débordante activité.

    A partir de l'automne 1941 Laporterie répond, avec une mélancolie de demi-solde, aux lettres qui arrivent toujours :

    « Les circonstances actuelles m'interdisent formellement de vous rendre le service que vous me demandez, mais je reste cependant à votre disposition pour vous fournir tous les renseignements utiles.

    L'affaire dont vous me parlez peut se faire par l'intermédiaire d'un ami... »

     

    LIGNE de DEMARCATION - Monsieur LAPOTERIE

    Lorsque les bonnes gens de Mont-de-Marsan parlent de Raoul Laporterie, ils ne manquent jamais d'ajouter qu'il reçoit un courrier de ministre. Un courrier sans proportion aucune avec l'activité de son magasin de confection.

    Un courrier d'un tel volume qu'il a dû mobiliser sa belle-mère, sa femme et sa fille, chargées d'ouvrir les lettres, de trier, parfois de répondre à sa place.

    Lettres en provenance de Lille, de Paris, de Bordeaux, de Saintes, de Pantin, de Reims, de Marseille, de partout. Que vend Laporterie pour que l'on glisse son nom de ville en ville, d'ami en ami, comme celui d'un guérisseur fameux ou d'un inépuisable fournisseur de denrées rationnées ? Il ne vend aucun remède miracle.

    Il « fait passer ». Lettres et gens.

    « Monsieur, lui écrit Mlle Alsberghe, qui habite Tourcoing, j'ai eu cet après-midi votre adresse par une amie el j'ose croire que vous m'excuserez de prendre la liberté de vous demander un service qui n'est pas sans danger pour vous.

    Si vous croyez pouvoir faire parvenir cette lettre, vous me rendriez très heureuse, car mon fiancé est sans nouvelles
    depuis un mois... »
    Des parents cherchent leurs enfants, des enfants leurs parents et des fournisseurs leurs clients.

    Des grand-mères demandent des détails sur la naissance de leur petite-fille. Des femmes sur la blessure de leur mari : Monsieur, excusez-moi de vous solliciter encore une fois... »

    « Monsieur, excusez-moi si je prends la liberté de vous écrire; c'est parce que je n'ai plus de nouvelles de ma femme et de mes enfants...

    Raoul Laporterie fait un paquet des trois ou quatre cents lettres que le facteur vient de lui apporter. Il les glisse sous les coussins de sa Juvaquatre et s'éloigne en direction de la ligne de démarcation.

    La voiture 2 134 HU 2 est familière aux Autrichiens du poste. Laporterie est un bon vivant, bavard et aimable. Un soir, ne leur a-t-il pas donné des huîtres ?

    Ce jour-là, Raoul Laporterie avait glissé sous son siège le drapeau du 52e bataillon de mitrailleurs indochinois - oublié - à Arcachon, dans les combles de l'hôtel de France occupé par un état-major allemand. !!

     

     

    De fait, la Ligne ne fut établie dans son tracé réel qu'après discussion sur place entre les autorités d'occupation et les préfectures françaises intéressées.
    ( photo VIERZON )

    Donnant du poing sur la table quand il s'agissait de transformer en réalité concrète sa définition abstraite, l'Allemand avait presque toujours l'avantage, ne s'embarrassant pas d'arguties s'il s'agissait de faciliter la surveillance de ses patrouilles ou tout simplement de satisfaire son bon plaisir en même temps que ses aises : c'est ainsi qu'à Montrichard, où le Cher constituait une frontière non discutable,

    l'occupant s'avisa qu'une petite plage existait sur la rive gauche en aval du pont, ce qui l'incita à faire passer de l'autre côté de la rivière son poste de contrôle, qu'il poussa en zone libre jusqu'à l'intersection des routes qui mènent à Loches et à Saint-Aignan, affirmant d'autre part ses droits par la pose de barbelés propres à décourager les Français que la baignade aurait tentés.
     
     
     
     
    es Ausweis (ou laissez-passer pour la circulation frontalière) étaient assez facilement obtenus si l'on résidait dans une zone située à dix kilomètres de part et d'autre de la ligne de démarcation.

    Délivrés par la plus proche Kommandantur, ils permettaient à leurs titulaires, pour un temps limité, de se rendre sur toute l'étendue du département traversé par la Ligne.

    Leurs détenteurs étaient fort recherchés par quiconque désirait correspondre d'un côté à l'autre de cette frontière sévèrement gardée autrement que par le moyen d'une carte inter­zones, seule agréée par l'occupant et dont le moins qu'on puisse cire est que son cadre ne se prêtait guère aux effusions.

    Aux possesseurs de ces ausweis frontaliers étaient confiées des lettres qu'ils savaient camoufler par des moyens souvent très ingénieux, ou encore des enfants en bas âge que leurs parents ne voulaient pas exposer aux risques d'un passage clandestin.
     
    Ils se faisaient aussi porteurs de courriers de la Résistance.
     
     
    D.R. 
     
    WIKIPEDIA 

     https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_de_d%C3%A9marcation

     

     

     


    2 commentaires
  •  

     

     
     
    Je suis drôlement émue, en faisant du rangement chez nous,
    dans les livres, les revues qui étaient rangés dans une alcôve..
    depuis des années... ( affaires de mon Grand Père, de mon Père )
     
    j'ai découvert un carnet de mon Père...
    de la guerre lorsqu'il était, prisonnier en Allemagne... dès 1940...
     
    il a écrit un POEME...
    le 22 janvier 1941 Stalag VI
    Tous droits réservés.
     
     
     
    °°°°°°°°°°°°°°°°° 
     
    "  Les VENDUS de 40 " 
     
    A L'appel de la nation,
    Nous avons répondu « Présent !
    « 
    Quittant foyers de Maisons
    Le COEUR TRISTE, mais CONFIANT
     
    Les Fleurs venaient à peine d'éclore
    QUAND LA tourmante survint !
    Touchant partout, JEUNES et FORTS
    Par la FAUTE de VILS COQUINS !
     
    AVEC L'ARDEUR de notre RACE !
    Nous avons fait face au DANGER
    Car plus d'un en porte les traces !
    Qui ne nous a pas épargnés
     
    Lorsqu'un beau matin sur un Ordre
    Il a fallu se replier ! «  POURQUOI ?? »
     
    MYSTERE ! Ce fût un véritable désordre
    la DEFAITE ? NON !.. le DESARROI !
     
    Combattants de 14, comprends-tu nôtre Misère ?
     
    L'ARMISTICE SIGNEE !!!.. TOUS PRISONNIERS !
     
    La FRANCE au TRAVAIL ! Sur la terre étrangère !
    Vous nous avez vendus pour des DENIERS !
     
    Et vous ? Les AMBITIEUX ? AVIDES de POUVOIR !
    Les responsables de l'Horrible tourmente !
     
    Faut-il vous rafraichir la Mémoire ?
     
    QU'AVEZ-VOUS FAIT des « VENDUS de 40  » !!!
     
    O, mes AMIS ! Les FRERES ! Mes COPAINS !
     
    Vous qui dormez dans vos TOMBES ci-git !
    En ATTENDANT le TOUR de ces FAQUINS !
     
    Nous, nous morfondons dans le STALAG VI !
     
     
    Le 22 janvier 1941 – Dortmund
    A.G. Prisonnier Français
     
    Libéré avec ses copains
    le 5 Avril 1945
     
     
     
     
     

     


    votre commentaire