•  

    Afficher l'image d'origine


     

    PREAMBULE -

     

    Elle devient très proche de certaines élèves, notamment Olga Kosakiewitcz et Bianca Lamblin avec qui elle entretient des relations homosexuelles, le « pacte » la liant à Sartre lui permettant de connaître des « amours contingentes ».

    Elle se lie également avec un élève de Sartre, « le petit Bost », futur mari d'Olga, qui devient entre-temps la maîtresse de Sartre. Ce groupe d'amis surnommé « la petite famille » reste indéfectible jusqu'à la mort de chacun d'entre eux, malgré de petites brouilles et de graves conflits.

    Peu avant la Seconde Guerre mondiale, le couple Sartre-Beauvoir est muté à Paris. Beauvoir voit son premier roman Primauté du spirituel, écrit entre 35 et 37, refusé par Gallimard et Grasset (il paraîtra en 1979 sous le titre Quand prime le spirituel puisAnne ou quand prime le spirituel). L'invitée est publié en 1943, elle y décrit, à travers des personnages imaginaires, sa relation entre Sartre, Olga et elle-même.

    Le succès est immédiat.

     

    Suspendue en juin 1943 de l'Education Nationale à la suite d'une plainte pour "excitation de mineure à la débauche" déposée en décembre 1941 par la mère de Nathalie Sorokine, elle sera réintégrée à la Libération.

     

    Elle travaille pour la radio ("Radio-Vichy") où elle organise des émissions consacrées à la musique à travers les époques.

     

    Peu avant de mourir, son père Georges de Beauvoir dit à un de ses amis en parlant de sa fille : «elle fait la noce à Paris», marquant ainsi son dégoût pour la vie de Simone.

     

     

     

    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

     

     

    Bianca Bienenfeld est, à 17 ans, avec sa professeure de philosophie, Simone de Beauvoir, et le concubin de celle-ci, Jean-Paul Sartre, le troisième élément d'un trio (triangle), le trio de Paris, qui fait suite au trio de Rouen, constitué par le couple avec une autre jeune élève de philosophie de Simone de Beauvoir, Olga Kasakiewicz.

    Abus d'autorité ? Détournement ? Perversité ? 

     


    Simone de Beauvoir, la "femme libérée", l'aristo-bourgeoise "affranchie", était-elle bien l'esclave pourvoyeuse de chaires fraîches de son "maître" macho ?

    Professeure agrégée de philosophie Bianca Bienenfeld, épouse Lamblin, est l'auteure de Mémoires d'une jeune fille dérangée, Balland, Paris, 1993.

     


    Je me rends compte à présent que j'ai été victime des impulsions donjuanesques de Sartre et de la protection ambivalente et louche que leur accordait le Castor (notedt, Simone de Beauvoir).

    J'étais entrée dans un monde de relations complexes qui entraînaient des imbroglios lamentables, des calculs minables, de constants mensonges entre lesquels ils veillaient attentivement à ne pas s'embrouiller. 


    J'ai découvert que Simone de Beauvoir puisait dans ses classes de jeunes filles une chair fraîche à laquelle elle goûtait avant de la refiler, ou faut-il dire plus grossièrement encore, de la rabattre sur Sartre. 


    Tel est, en tout cas, le schéma selon lequel on peut comprendre aussi bien l'histoire d'Olga Kosakievicz que la mienne. Leur perversité était soigneusement cachée sous les dehors bonasses de Sartre et les apparences de sérieux et d'austérité du Castor.

     

    En fait, ils rejouaient avec vulgarité le modèle littéraire des Liaisons dangereuses
    Mémoires d'une jeune fille dérangée, p.2

     Simone de Beauvoir. Saint-Germain-de-Prés, Paris, c. 1946. Photographer: unknown.

     

     


    Puis Simone me raconta son combat pour vaincre les préjugés de son milieu et obtenir le droit de faire des études supérieures, et enfin sa rencontre avec un groupe de normaliens: Herbaud, Sartre et Nizan. Pour clore ce récit, comme en un final habilement préparé, elle me dit:

    « Celui qui était le plus laid, le plus sale, mais aussi le plus gentil et suprêmement intelligent, c'était Sartre. »

    Et je sus immédiatement qu'il était l'amour de sa vie. 


    Elle m'exposa quel genre de relations existaient entre eux: pas de mariage, surtout pas de mariage; pas d'enfants, c'est trop absorbant. Vivre chacun de son côté, avoir des aventures sentimentales et sexuelles : leur seule promesse était de tout se raconter, de ne jamais se mentir.

     

    En résumé, une liberté totale dans une transparence parfaite. Programme ambitieux! Ils voulaient avant tout vivre une existence riche de voyages, de rencontres, d'études et d'échanges entre gens intelligents, une vie où l'on pourrait donner sa mesure et peut-être atteindre une renommée capable de transmettre une pensée neuve aux générations futures. 
    Ibidem, pp. 32-33


     

     

    « Sartre se plaisait dans la compagnie des femmes, qu'il trouvait moins comiques que les hommes; il n'entendait pas, à vingt-trois ans, renoncer pour toujours à leur séduisante diversité. Entre nous il s'agit d'un amour nécessaire: il convient que nous connaissions aussi des amours contingentes »,

    écrit Simone de Beauvoir dans la Force de l'âge.

     

    Ainsi apparaît-il, par-delà ce jargon philosophique, qu'en cette première phase de leurs rapports, c'est bien Sartre qui, animé d'un besoin irrépressible de conquêtes féminines, avait imposé au Castor ce pacte qui, si l'on y réfléchit, ne diffère du comportement habituel des hommes mariés, bourgeois ou ouvriers, que par un point important: l'engagement de tout raconter à l'autre des « amours contingentes ». 


    Un second point le rendait original, c'est la réciprocité: du moment que le Castor lui laissait toute liberté, qu'importait à Sartre de savoir qu'elle, de son côté, s'abandonnait à des épanchements amoureux? Au contraire, c'était pour lui une sécurité, un gage de sa propre liberté.

     

    D'ailleurs, il profita bien plus tôt et plus souvent qu'elle de cette permission. 


    Ce qui m'apparut, dans le temps où je fis leur connaissance, comme un pacte inédit, mais qui avait un fondement de réciprocité et d'égalité, s'est révélé à moi, bien plus tard, comme un « truc» inventé par Sartre pour satisfaire ses besoins de conquête, et que Simone de Beauvoir avait été contrainte d'accepter.

     

    Toute la justification philosophique élaborée sur ce thème cachait une espèce de chantage: « C'est à prendre ou à laisser! »

     

    Et puis, avec de beaux discours, que ne peut-on obtenir? Sur ce chapitre, Sartre était imbattable.

     

    Castor avait peut-être été sa première dupe. 
    Ibidem, pp. 38-39

     


    C'est de ce contact à la fois montagnard et philosophique que datent mes relations avec Sartre.

     

    Dès ce moment, il me fit une cour assidue et nous commençâmes à sortir ensemble. 


    J'avais un peu plus de dix-sept ans et lui en avait trente-quatre. A l'époque, j'avais trouvé tout naturel qu'il me recherchât et n'y avais pas vu malice. Aujourd'hui, je peux mieux comprendre la manœuvre: il y avait une véritable complicité de la part du Castor qui n'ignorait pas le besoin de conquêtes de son compagnon.

     

    Si elle avait voulu m'éviter d'être l'objet des entreprises de Sartre, elle ne m'aurait pas tout d'abord envoyée au café des Mousquetaires, ensuite elle n'aurait pas combiné la rencontre de Megève. 


    Ce que je pense maintenant, c'est que non seulement elle admettait que Sartre s'éprenne de très jeunes filles, mais qu'elle lui faisait connaître certaines d'entre elles.

     

    Je pense que déjà il s'éloignait d'elle, tout au moins du point de vue sexuel, et qu'ainsi elle créait avec lui un autre lien, par procuration. Par là elle imaginait pouvoir contrôler la nouvelle relation amoureuse de son panenaire, trouvant de la sorte une espèce de compromis entre les termes de leur pacte - accepter une totale liberté sur le plan amoureux - et son inquiétude latente. 
    Ibidem, pp. 49-50


     Sartre et Beauvoir en 1940 


    Au mois de février 1940, Castor (Beauvoir), qui paraît avoir changé de ton, relate une grande conversation que nous avons eue au Hoggar:

     

     

    « Il faut dire qu'elle était émouvante, toute contenue et grave, appliquée et silencieuse, me souriant de temps en temps et de temps en temps retenant ses larmes - elle était belle, d'ailleurs, hier. Ça m'a fait vache de penser au coup qui allait lui tomber sur la tête... » 


    En effet, vers la fin du mois, sans aucun préavis je reçus brusquement la lettre de Sartre m'annonçant que tout était fini entre lui et moi. Aucune raison valable n'était donnée.

     

    Le seul argument évoqué était que l'éloignement avait « desséché» ses sentiments (mais ni ceux pour le Castor, bien entendu, ni ceux pour Wanda n'avaient subi le même triste sort). 


    Le choc a été d'autant plus rude qu'il était totalement inattendu: toutes les lettres précédentes étaient chaleureuses, tendres, amoureuses. Rien ne s'était passé entre nous qui pût me faire prévoir une rupture si soudaine. J'étais complètement désemparée, je ne comprenais pas.

    Très vite, cependant, à mon chagrin se mêla une blessure d'amour-propre: je sentis comme une gifle, quelque chose qui non seulement fait mal, mais qui humilie.

     

    Je me demandais quelle valeur il fallait accorder à toutes les lettres d'amour que j'avais reçues semaine après semaine, l'une d'elles trois jours auparavant, si en un instant l'amour pouvait être dissipé comme un mauvais rêve. 


    Je compris que les prétendus sentiments de Sartre envers moi n'étaient que du vent, que des mots, une lamentable comédie.

     

    Mais pourquoi avait-il jugé bon de me jouer cette comédie? J'étais atteinte dans ma dignité comme s'il m'avait prise pour une putain, à qui suffisent les simulacres de l'amour. 
    Ibidem, pp. 79-80

     


    Mes parents, il faut le savoir, étaient absolument irréligieux, décidément athés; ils avaient milité dans des groupes de Juifs socialistes dans leur jeunesse en Pologne, et n'éprouvaient que méfiance envers les synagogues et les rabbins. 


    En France, je n'avais aucun contact avec le judaïsme traditionnel, sauf lorsque j'allais voir mes grand-mères.

     

    Avec ma grand-mère paternelle, je tentais de communiquer en polonais: chez elle, j'avais vu les préparatifs du shabbat, les jolies bougies sur le manteau de la cheminée, mais, comme font les enfants, je ne m'interrogeais pas, je ne connaissais pas la signification de ce rituel.

     

    Mon autre grand-mère (qui était en même temps celle de Georges Perec) tenait une toute petite épicerie à Belleville, je la voyais peu, toujours dans sa boutique où l'on ne parlait que le yiddish auquel je n'entendais goutte. 


    De toute mon enfance je suis peut-être allée deux fois dans une synagogue, lors du mariage de mes tantes.

     

    C'est dire que la qualité de Juive ne pouvait avoir pour moi qu'un sens extérieur, presque étrange.

     

    En conformité avec l'éducation que j'avais reçue, mon attitude constante était de me sentir indiscernable des autres enfants. 


    Ainsi s'explique la violence extrême de ma réaction aux propos de M. Perrault: comme je ne donnais pas de sens clair à l'identité juive que l'on m'appliquait de l'extérieur, s'il refusait de me reconnaître comme Française, il me dépouillait de ce que je considérais comme mes vraies racines et me laissait nue et sans défense devant les hitlériens. 
    Ibidem, pp. 100-101


    A présent, le triangle était totalement brisé. J'étais lamentablement larguée, et cette double exécution se passait en 1940.

     

    A l'effondrement du pays sous le poids de l'armée hitlérienne, à la soumission abjecte des autorités de Vichy aux lois nazies, répondait, sur le plan personnel, une tentative délibérée de m'anéantir moralement. 


    Ce que je peux dire, maintenant que tant d'années sont passées sur cette blessure, c'est qu'en dépit des apparences, en dépit de la faculté que j'avais à me « rétablir » et de construire une existence nouvelle, j'ai porté toute ma vie le poids de cet abandon.

     

    Pour décrire ce qui s'est passé en moi en ces circonstances, je ne peux que me servir de l'image d'un homme qui se noie: il s'accroche à une planche et réussit par miracle à survivre. De même, malgré mon désespoir réel, je me suis instinctivement cramponnée à la vie, et j'ai réussi à ne pas sombrer corps et biens. 


    Ibidem, p. 107


    Nous nous sommes mariés (Bianca Bienenfeld et Bernard Lamblin), sans cérémonie, le 12 février 1941 à la mairie du 16e arrondissement.

     

    En sortant du restaurant où nous avions fêté l'événement, nous avons vu défiler une escouade de soldats allemands qui chantaient sur un rythme martial. Sombre présage. 


    Puis nous nous sommes remis au travail, car nous devions passer certains certificats, qui avaient été retardés.

     

    C'est seulement après avoir réussi nos examens que nous sommes partis nous reposer au Pays basque. Nous étions épuisés, mais heureux d'être ensemble, de nous promener le long des plages désertes ou dans les collines. 


    Cependant, la réaction à tout ce que je venais de vivre s'abattit sur moi brutalement, et je fis une véritable dépression.

     

    Tous les soirs, avant de m'endormir, je pleurais longuement.

     

    Je ne pouvais empêcher ces sanglots, tout en me rendant compte qu'ils devaient blesser Bernard. Mais il était si compatissant, si tendre et si doux que sa seule présence me réconfortait: je vis que je pouvais compter sur lui. J'allais voir un médecin qui tenta de me soigner en me faisant des piqûres. 


    N'empêche que ce n'était pas un début de vie commune très encourageant: il fallut à Bernard tout son amour et sa générosité pour l'accepter. 
    Ibidem, pp. 112-113


    La vie pendant l'Occupation était faite de toutes sortes de sentiments, d'émotions: l'angoisse, l'oubli, l'horreur, le comique, le burlesque, tout se mélangeait. Un jour où nous nous promenions, Bernard et moi, sur les Grands Boulevards, nous regardions une vitrine lorsque tout à coup quelqu'un frappa sur l'épaule de Bernard: nous nous retournâmes pour nous trouver face

     

    à Simone Kamenker, une de ses amies, celle qui deviendra plus tard Simone Signoret. 

     


    Voyant que je n'avais pas d'étoile sur ma veste (elle non plus d'ailleurs !), elle s'exclama à voix haute: « Mais tu ne devrais pas te promener comme cela, c'est très dangereux, très risqué! » Nous lui avons fait signe de se taire et rapidement avons pris la fuite. Il eût suffi qu'un milicien, un simple dénonciateur (il n'en manquait pas alors) ou un Allemand zélé se soit trouvé là pour que je finisse ma vie dans un camp. 
    Ibidem, p. 118

    10 
    Pour finir ces évocations, je veux encore raconter comment, un jour, vers la fin de sa vie, Simone de Beauvoir me posa l'ultime question:

     

    « Que penses- tu, en fin de compte, de notre amitié, de toute notre histoire?» 


    Après avoir réfléchi un moment, je lui ai répondu: « Il est vrai que vous m'avez fait beaucoup de mal, que j'ai beaucoup souffert par vous, que mon équilibre mental a failli être détruit, que ma vie entière en a été empoisonnée, mais il est non moins vrai que sans vous je ne serais pas devenue ce que je suis.

     

    Vous m'avez donné d'abord la philosophie, et aussi une plus large ouverture sur le monde, ouverture que je n'aurais sans doute pas eue de moi-même. Dès lors, le bien et le mal s'équilibrent. » 
    J'avais parlé spontanément, avec sincérité. Simone de Beauvoir me serra les mains avec effusion, des larmes plein les yeux. Un grand poids de remords était enfin tombé de ses épaules.

     

     

     

     

    Pourtant, lorsque, quatre ans après sa mort, j'ai lu les Lettres à Sartre et le Journal de guerre, lorsque, après avoir décidé de rédiger ma version des faits, je réfléchis à mes propos d'alors, je me rendis compte que ma réponse était encore enveloppée dans cette brume dont mon esprit était toujours nimbé et ne pouvait donc contenir qu'une vérité tronquée. 


    Sans doute aussi la mort de Simone de Beauvoir m' avait-elle libérée. Par-delà la mort, elle m'avait envoyé cet ultime message: j'avais reçu en plein visage la figure de sa vérité et de la vérité de nos rapports anciens. 


    Mes yeux étaient enfin dessillés. Sartre et Simone de Beauvoir ne m'ont fait, finalement, que du mal. 
    Ibidem, pp. 207-207

    --------

    Autre "trio" ?  

    Simone de Beauvoir, son amant Nelson Algren, et la jeune Olga Kosakiewicz

    -------

    Hazel Rowley : Tete-a-tete: The Tumultuous Lives and Loves of Simone De Beauvoir and John-paul Sartre, Harper Perennial, London, 2006 ; Tête-à-tête. Beauvoir et Sartre : un pacte d'amour, Grasset, Paris, 2006.


    votre commentaire
  • Les tickets de rationnement

    DOSSIER LES CIVILS DANS LA GUERRE

     

    B- Une Perception négative de la maigreur liée aux guerres (Première et Seconde Guerres Mondiales)

    Les tickets de rationnement

    DOSSIER LES CIVILS DANS LA GUERRE 

     

    Créé en 1939, le ministère du Ravitaillement est chargé de l'orientation de la production agricole, de la centralisation et de la distribution des produits avec, pour finalité, l'assurance pour chaque Français de recevoir un minimum vital de denrées et de produits, à un prix abordable.

     

    À partir de septembre 1940, chaque Français reçoit une carte nominative de ravitaillement. Il en existe pour le pain, la viande, les matières grasses ; d'autres pour les textiles ou le charbon.

     B- Une Perception négative de la maigreur liée aux guerres (Première et Seconde Guerres Mondiales)

    Chaque mois, les familles retirent à la mairie, pour les consommations journalières, des coupons composés de tickets ornés de chiffres et de lettres qui sont remis aux commerçants pour acheter de la marchandise.

     

    Les consommateurs ont droit à une quantité de denrées fixées par le gouvernement en fonction des stocks disponibles, et correspondant à leurs besoins estimés.

     

     

     

    Il existe huit catégories :

    E : moins de 3 ans.

    J1 : 3-6 ans.

    J2 : 6-12 ans.

    J3 : 12-21 ans et

    femmes enceintes 1 630 calories.

    A : 21-70 ans non travailleurs de force.

    T : 14-70 ans, travailleurs de force.

    C : plus de 12 ans effectuant des travaux agricoles.

    V : plus de 70 ans.

     

    Certaines denrées ne sont fournies qu'aux travailleurs de force, d'autres qu'aux enfants.

    La consommation de pain varie entre 100 et 350 grammes par jour.

    Les tickets de pain sont donc modulables.

    Ils sont fournis par le client au restaurant ou apportés par les invités à la maîtresse de maison qui les reçoit.

     

    Les marchandises textiles ne sont pas disponibles en permanence mais en fonction de déblocages que le public apprend par la presse.

    Pour certains produits - les chaussures, par exemple -,

    il faut demander un bon d'achat à la mairie qui apprécie arbitrairement les raisons fournies.

     

     

    Le système ne va pas sans fraude puisque circulent deux millions de cartes de plus que le nombre de consommateurs.

    Le moyen le plus simple est de déclarer une perte des coupons.

    On peut aussi acheter dans les couloirs du métro de fausses cartes de pain. M.C.

     

     

    B- Une Perception négative de la maigreur liée aux guerres (Première et Seconde Guerres Mondiales)

     


    2 commentaires
  • Que signifie dans cette période être débrouillard ?

     

     

     

    Faire un marché pour une mère de famille est un véritable parcours de combattant et un défi quotidien.

     

     

     

    Chaque jour elle est confrontée aux rationnements et aux restrictions.

     

    La viande est rare, les épluchures fines donneront du goût au potage clairet du soir. On boit de la chicorée à la place du café et, avec le fond de la tasse, les femmes se teignent les jambes pour remplacer les bas et dessinent ensuite la couture au crayon gras.

     

     

     

    On redécouvre la tourbe qui remplace le charbon; le gazogène permet à quelques automobilistes privilégiés ou prioritaires de se passer de l’introuvable essence.

     

    Les autres retrouvent la bicyclette.

     

    Paris est envahi par les vélos parfois transformés en vélo-remorque, en vélo-taxi…

     

    Sur les balcons, on fait pousser de la salade, et le Jardin des Tuileries est transformé en potager.

     

     

     

    RATIONNEMENT

    En raison de l'arrêt des échanges commerciaux, pendant la Guerre et l’Occupation allemande, la France connaît, dès 1941, une période de manque qui va déboucher sur la mise en circulation de cartes de rationnement. Ces cartes limitent les quantités de produits disponibles mis en vente.

     

     

     

    La première carte, mise en place le 1er juillet 1941, concerne les textiles.

     

    La seconde, un mois plus tard, vise le tabac.

     

     

    L'alimentation suit.

     

    Dès la fin 41, tous les biens de consommation ne peuvent être acquis qu'en échange de tickets attribués aux citoyens, en fonction de la catégorie à laquelle

     

    ils appartiennent :

     

    E pour les nouveaux-nés,

     

    V pour les vieillards,

     

    sans oublier pour les jeunes, J,

     

    ni les adultes actifs, A....

     

     

     

    Il faut préciser que ces tickets n'exonèrent pas les citoyens de payer les produits.

     

    Le rationnement se poursuivra pendant plusieurs années, après la

     

    Libération de la France.

     

     

     

    CARTE de RATIONNEMENT

    Durant la Guerre, un quota strict est attribué à chaque personne. Des cartes permettent d'acheter chez les commerçants, si ces produits sont disponibles et que l’on a de quoi les payer, des fournitures comme le tissu et les denrées alimentaires en quantité limitée.

    Les femmes enceintes et les enfants en bas âge ont droit à des quantités plus importantes.

     

     

    Il existe des cartes pour pratiquement toutes les denrées : alimentation (lait, pain, viande) mais aussi pour le tissu, le papier, les semences.

     

     

     

    MARCHE NOIR :

     


    terme utilisé pour désigner le commerce illicite mais largement pratiqué en période de contrôle des prix et de rationnement. « Beurre œuf, fromage» est l’ancien sigle du commerce de ces produits.

     

    Il désigne aussi bien le grossiste des Halles que le détaillant crémier de ces produits.

     

     

    Son sens devient péjoratif pendant l’occupation, période ou les cartes de rationnement sont très recherchées au marché noir.

     

     

     

    Par extension, BOF désigna une personne s'enrichissant grâce au marché noir pendant ces années.

     

    Le marché noir c’est certes quelques œufs échangés contre une paire de chaussures, mais c’est aussi des fortunes bâties sur la pénurie, les nouveaux marchés à satisfaire et sur la demande colossale pour faits de guerre

     

     

     

     

     

    boutons


    votre commentaire
  •  

     

     

     

     

    COCO CHANEL

    Son modeste atelier de la rue Cambon, voisin de l’entrée arrière du Ritz, a vite décollé:

    depuis le début des années 1930, 
     

     

    Gabrielle Chanel a élu domicile dans un appartement du palace qui restera, malgré les interruptions, le «chez elle» de sa vie. 

    En 1940, Chanel ferme sa maison de couture mais sa parfumerie prospère:

    les Allemands se ruent sur son N° 5.

     

    La légende du Ritz retient l’image irrésistible de Mademoiselle descendant à la cave durant les bombardements:

     

    suivie de sa couturière, qui porte son masque à gaz sur un coussin de satin.

     

    Il y a des souvenirs plus sombres: 

    Afficher l'image d'origine

    "Antisémite confirmée, anticommuniste forcenée et agent des services de renseignements allemands": tel est le portrait inédit de Coco Chanel dressé dans un entretien par Hal Vaughan, auteur d'une biographie de la couturière qui vient de paraître.

     

     

    En 1995, le magazine français L'Express, puis en 2008 l'allemand Der Spiegel, avaient levé un coin du voile sur le passé de la célèbre couturière en écrivant qu'elle avait collaboré avec les services secrets allemands en 1943, afin de tenter de négocier une paix séparée avec Winston Churchill. Dans "Sleeping with the enemy, Coco Chanel's secret war"

    (Au lit avec l'ennemi, la guerre secrète de Coco Chanel), le journaliste américain Hal Vaughan va beaucoup plus loin et révèle - à l'appui de nombreux documents d'archives - un contrat entre la styliste et l'Allemagne nazie, son nom de code ainsi que des ordres de mission.

    L'auteur met également en avant l'antisémitisme de Coco Chanel.

     

    Hal Vaughan, 84 ans, explique que son ouvrage est le fruit de trois ans et demi de recherches dans les archives américaines, françaises, allemandes, britanniques, italiennes et polonaises. Il a ainsi pu rassembler 225 références concernant Coco Chanel, née en 1883 et décédée en 1971. "J'ai ainsi découvert 12 citations de propos antisémites de Coco Chanel, également une anticommuniste forcenée, qui s'est vendue aux Allemands parce qu'elle croyait que Hitler allait écraser Staline", dit-il.

    Le groupe Chanel, toujours détenu par la famille Wertheimer, a démenti fermement mardi que Coco - de son vrai nom Gabrielle - Chanel ait été antisémite. "Je ne l'ai moi-même jamais entendu tenir des propos antisémites, je ne l'aurais pas supporté", a également assuré Edmonde Charles-Roux, auteure d'une biographie sur Gabrielle Chanel en 1974.

    Auteur de deux autres ouvrages sur la Seconde guerre mondiale, Hal Vaughan explique qu'il a découvert dans un document de la police française datant de 1946 que la créatrice était l'agent de F-7124 de l'Abwehr, service de renseignement militaire allemand, installé durant l'Occupation

    à l'hôtel  RITZ à Paris 

    "Je n'en croyais pas mes yeux quand je suis tombé sur ce document de 15 pages écrites à la main et titré 'Gabrielle Chanel, dite Coco'" qui cite le nom de code de la couturière "Westminster", du nom de son amant pendant six ans, le duc de Westminster.

    "Coco Chanel a peut-être été manipulée par son amant allemand mais elle était une opportuniste", avance Hal Vaughan.

     

    Selon son livre, il écrit que Coco Chanel, amoureuse d'un officier allemand, le baron Hans Gunther von Dincklage,

     

    Günther von Kluge en 1936.

     

    avait été recrutée en 1940, à 57 ans, comme agent secret du régime nazi. Hal Vaughan cite par ailleurs un document du MI6, service de renseignements britanniques, qui relate la confession d'un important agent allemand ayant fait défection en 1943 à Madrid.

     

     Afficher l'image d'origine

     

     

    AMOR PROIBIDO
    Chanel e o amante alemão Hans Gunther von Dincklage:
    encontros na Paris ocupada pelas tropas nazistas

    Années 50 Suisse photo

     

     

    Dans ce document de 103 pages, trois pages sont consacrées à Coco Chanel et à son amant von Dincklage, dit "Spatz", confirmant que Coco Chanel était bien une espionne pour le compte de l'Allemagne.

     

     

     

     

     

    Dans des documents de mouvements de la Résistance, Hal Vaughan dit enfin avoir découvert que le nom de Coco Chanel figurait avec la mention "condamnée à mort", tout comme Jean Cocteau ou le chorégraphe Serge Lifar

     

     

     

    Chanel s’est ouvertement affichée avec son amant nazi,

    .

    Etait-il un agent double comme elle l’a affirmé ensuite?

     

    Rien ne le prouve. 

    PIRE

     

     

     

     Kluge, qui vient d’être nommé commandant en chef sur le front de l'Ouest, est en visite sur la côte de la Manche en juillet 1944, à distance des zones où ont débarqué les Alliés.

     


    3 commentaires
  • MADELEINE VIONNET

     

     

    Tout d’abord j’adore le travail de Madeleine Vionnet, je l’ai découverte lors de mes études, et quand j’ai su qu’une exposition lui était consacrée j’étais enchantée.

     

    Je me demandais comment allait être présenté son travail.

     

    Comme toujours le musée des Arts décoratifs ne m’a pas étonné dans sa scénographie.

     

    Ce sont toujours les mêmes vitrines incurvées sur fond noir, irrémédiablement à la même place.

     

    Je ne sais pas si le musée veut rentabiliser cette présentation, mais cela commence à m’ennuyer légèrement.

     

    J’aime quand un travail de scénographie a été savamment pensé pour que le visiteur se projette dans l’époque et l’atmosphère du sujet évoqué.

     

    C’est pour cela que je suis toujours heureuse d’aller à une exposition du Musée Galliera, car ils s’attachent à développer un lieu en accord avec les costumes exposés.

     

    Que pensez-vous de mon point de vue? Suis-je la seule?

     

    Robe de la collection AH 1920

    Les Arts Décoratifs ont présenté une explosition merveilleuse de Madeleine Vionnet, puriste de la Mode, première rétrospective parisienne rendant hommage à l’une des plus grandes couturières françaises du XXe siècle à travers cent trente modèles de 1912 à 1939 conservés aux Arts Décoratifs.

     

    Pionnière dans la maîtrise de la coupe en biais et de l’art du drapé, elle a su mettre son génie au service des femmes et de leur bien-être.

     

    Madeleine Vionnet a permis une véritable transformation de la silhouette et de l’esthétique, marquant ainsi l’évolution de l’émancipation du corps féminin.

     

    Figure phare de la haute-couture de l’entre-deux guerres,

    Madeleine Vionnet est considérée comme « le couturier des couturiers ».

     
     
     
    Née dans le Loiret en 1876, d’une famille modeste, elle s’installe avec son père nommé receveur d’octroi à Aubervilliers, en région parisienne, à l’âge de cinq ans.
     
    Bien que brillante élève, elle quitte l’école à 12 ans pour travailler et apprendre la couture chez la femme du garde champêtre.
     
    A 18 ans, elle décide d’apprendre l’anglais et se rend outre Manche où elle est employée comme lingère. En 1896, elle est engagée chez Kate Reily, maison de couture londonienne, où elle débute véritablement son apprentissage de la couture.
     
     
     
    De retour à Paris, cinq ans plus tard, elle entre chez les sœurs Callot, une des maisons de couture les plus prestigieuses où elle fait ses armes.
     
     
    En 1906, Jacques Doucet fait appel à elle et lui confie le soin de « rajeunir » sa maison.
     
     
     
    Mais en proposant aux mannequins de marcher pieds-nus, vêtues de robes souples qu’elles portent à même le corps sans s’appuyer sur l’incontournable carcan de rigueur à l’époque qu’est le corset, elle se heurte aux réticences de la maison et décide alors de voler de ses propres ailes.

     Madeleine VIONNET... la puriste de la Mode..

     

    C’est en 1912 qu’elle ouvre sa propre maison de couture, au 222 rue de Rivoli, mais la Grande guerre la contraint de la fermer en 1914.

     

    Dès sa réouverture en 1918, elle impose sa modernité et connaît le succès.

     

    En 1923, sa maison de couture se trouvant à l’étroit, elle aménage un hôtel particulier, situé au 50 Avenue Montaigne.

     

    Madeleine VIONNET... la puriste de la Mode..

     

    Elle confie au décorateur Georges de Feure l’aménagement de ses salons dans le style Art déco, faisant de ce lieu un véritable temple de la mode à la conquête d’une clientèle internationale des plus raffinées.

     

     

    L’organisation de la maison de couture fait preuve d’un réel esprit d’avant-garde.

     

    En femme engagée, Madeleine Vionnet dirige sa maison de couture comme une entreprise moderne emprunte d’un esprit social peu courant pour l’époque.

     

    Madeleine VIONNET... la puriste de la Mode..

     

    Soucieuse du bien-être de ses employées, la nouvelle installation offre différents services sanitaires et sociaux : une cantine, un cabinet médical et dentaire gratuits pour le personnel et leur famille ainsi qu’une crèche.

     

    Enfin, elle accorde des congés payés et des congés de maternité plus avantageux que ne l’imposent les lois sociales de l’époque.

     

     

    En visionnaire éclairée, elle soutient « l’Association pour la défense des Arts Plastiques et Appliqués » dont l’objectif principal est de protéger les intérêts de l’industrie de la Haute Couture en s’opposant à la contre-façon.

     

     

    Elle ferme sa maison de couture en 1939 lorsque la guerre éclate, elle est alors âgée de 63 ans.

     

     

    En 1952, Madeleine Vionnet fait une donation exceptionnelle à l’Union Française des Arts du Costume qui rassemble

    122 robes,

    750 toiles patrons,

    75 albums photographiques de copyrights,

    des livres de comptes et des ouvrages issus de sa bibliothèque personnelle.

     

     

     

    Plaque moulée dans le trottoir

    au croisement de l’Avenue Montaigne

    et de la Rue François Ier

     

     

    Par cette démarche, elle fut la première couturière à avoir conscience de la nécessité de conservation de son patrimoine relevant de l’intérêt collectif, ce fonds est désormais conservé par Les Arts Décoratifs.

     

     

     

    L’exposition retrace de façon chronologique, la carrière exceptionnelle de Madeleine Vionnet de 1912 à 1939.

     

    Le premier étage, dont les modèles datent des années 1910 aux années 1920, met l’accent sur les caractéristiques propres aux créations de la couturière que sont : la structure et le décor du vêtement.

     

     Madeleine VIONNET... la puriste de la Mode..

     

     

    Technicienne hors pair, elle pousse le raffinement à l’extrême pour atteindre une pureté absolue des lignes, grâce à une parfaite maîtrise des propriétés intrinsèques du textile, de la coupe du vêtement et de son placement sur le corps.

     

     

     

     

     

    Elle puise son inspiration à la source des civilisations.

     

    Fascinée par la Grèce antique, elle tente de réinventer le drapé libre en réduisant les coutures et les attaches.

     

     

     

    Avec le biais, qu’elle systématise et généralise à l’ensemble de la robe, le tissu s’échappe et flotte, moulant ainsi souplement le corps des femmes sans le contraindre ou s’enroule en drapé.

     

     

     

    C’est à cette époque aussi qu’elle oriente ses recherches autour des formes géométriques que sont le carré et le rectangle, qu’elle expérimente sur une poupée de bois de taille réduite qui lui permet d’agencer plus aisément ces formes avant de faire confectionner le modèle en grandeur nature.

     

     

     

    Perméable aux idées modernistes de son époque, Madeleine Vionnet modifie ainsi la conception traditionnelle du vêtement.

     

     

     

     

     

    Ses préoccupations intellectuelles l’apparentent à celles des peintres puristes, Amédée Ozenfant ou Le Corbusier qui refusent toute anecdote pour ne garder que l’essence des formes géométriques aux vertus plus architecturales que picturales.

     

     

    Le décor vient agrémenter la structure des pièces avec des motifs floraux – telle la rose qu’elle affectionne tout particulièrement - brodés, coupés, tressés ou incisés sur des matières comme le tulle, la laine mais aussi la fourrure.

     

     

     Bias Cut Dresses

    Elle utilise une gamme de couleurs réduites :

     

     

     

    le rouge,

     

    le jaune

     

    et chaque collection comporte systématiquement des modèles

    en blanc et en noir.

     

     

     Vionnet's cowl neck

    En 1929, maniant à la perfection le carré et le rectangle,

     

     

    Madeleine Vionnet introduit le cercle permettant à la robe d’être plus près du corps.

     

     

     

    Au second étage, le visiteur découvre les créations des années 30, présentées année par année.

     

    Au centre de l’ensemble du parcours, des vitrines thématiques explorent le travail de la couturière en soulignant certaines particularités telles les franges, l’introduction du cercle, l’étiquette comportant sa griffe.

     

     

    La collaboration avec des décorateurs ou dessinateurs tels Georges de Feure ou Thayaht est également révélée dans le parcours.

     

    Madeleine Vionnet

     

     

    Afin de pouvoir exposer cette sélection de modèles, Les Arts Décoratifs ont entrepris, depuis 2007, une vaste opération de restauration entièrement soutenue par Natixis, dans le cadre de sa politique de Mécénat Patrimoines d’hier, Trésors d’avenir.

     

    Depuis 2003, Natixis s’engage auprès des plus grandes institutions culturelles pour rendre accessible au plus grand nombre les œuvres du patrimoine national, en faciliter l’analyse scientifique et la restauration.

     

     

    Madeleine Vionnet

     

    C’est dans cette démarche que Natixis a précédemment mené des projets tels que l’acquisition de la Jeune Fille à la gerbe

     

    de Camille Claudel aux côtés du musée Rodin, l’étude des célèbres Globes de Coronelli avec le C2RMF et la BnF, la restauration des tapisseries manquantes de la Tenture d’Artémise pour la

    Manufacture des Gobelins ou bien encore l’exposition Babylone avec le musée du Louvre.

     

     

     

    Andrée Putman, signe la scénographie de cette exposition. Figure incontournable de la scène internationale du design contemporain, elle a contribué à faire connaître dans les années 80 les architectes et créateurs contemporains de Madeleine Vionnet :

     

     

    Jean Michel Frank, Eileen Gray, Pierre Chareau, Robert Mallet Stevens dont elle a réédité les objets les plus emblématiques.

     

     

    Le catalogue de l’exposition met en parallèle les chefs-d’œuvre de la collection des Arts Décoratifs, photographiés par Patrick Gries, avec le regard des plus grands photographes de mode des années 1920-1930 et de précieux documents d’archive.

    Les textes retracent le parcours de Madeleine Vionnet, analysent la spécificité de ses créations et étudient sa relation avec les artistes décorateurs de l’époque.

     

     

     

     

     

     

    sources :

    http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/mode-et-textile/expositions-70/archives-71/madeleine-vionnet-puriste-de-la/

     

     

    Royauté de France

    Madeleine Vionnet

     

    Créatrice française

    Madeleine Vionnet a énormément influencé la mode du XXe siècle. Plusieurs créateurs s’inspirent d’elles pour leurs propres créations.

     

     

    A dix-huit ans, elle se marie et à vingt ans alors que le XIXe siècle n’est pas terminé, elle se conduit en féministe avant la lettre en prenant la décision de quitter à la fois son travail, son mari et son pays.

     

     

     

    Elle traverse la Manche et se fait engager comme couturière dans un asile d’aliénés puis chez une dame qui habille les Britanniques de la bonne société.

     

    En 1900, fascinée par Isadora Duncan et ses formes libres, elle explore l’art du drapé qu’elle maîtrisera si bien que l’année suivante elle est engagée comme première main dans une célèbre maison de Paris aujourd’hui tombée dans l’oubli :

    les sœurs Callot.

     

     

    « Grâce aux sœurs Caillot, dira-t-elle, j’ai pu faire des Rolls-Royce.

     

    Sans elles j’aurai fait des Ford. ».

     

    Elle travaille plus tard pour Jacques Doucet chez qui elle supprimera définitivement l’usage du corset dans toutes ses créations.


    Voyant son succès grandir, elle ouvre la Maison de couture Vionnet

    au 222 rue de Rivoli à Paris en 1912.

     

    Mais la guerre l’oblige à fermer sa maison de couture mais pas à cesser de travailler puisque les modèles des années 1917 à 1919 sont parmi les plus audacieux qu’elles aient construits.

     

     

    Ce n’est qu’après la Première Guerre mondiale qu’elle connut le succès qui l’amène à ouvrir une maison à New York en 1924.

     

    De 1920 à 1930, elle donnera libre cours à sa passion des fleurs à travers des jupes corolles

     

    et surtout des amas de roses en bandeaux, en colliers, en guirlandes, toujours parsemées sur des capes ou des cols.

     

     

     

    A la même époque l’invention du biais et la façon dont Madeleine Vionnet en défendra la maternité devant les contrefacteurs reste inscrits à tout jamais dans la mémoire de la mode.

     

    Elles furent l’occasion d’un historique procès qu’elle gagnera.

     

    « Non seulement, dit-elle, j’appose sur chaque modèle sorti de chez moi ma griffe et un numéro de série mais aussi mon empreinte digitale. Je donne aussi le nom des personnes que j’autorise officiellement à copier mes œuvres à plusieurs exemplaires. »

     

     

     

    C’est ainsi qu’elle constituera une inestimable collection d’archives où chacun de ses modèles est photographié de face, de dos et de profil.

     

     

     

    Ses modèles sont vus sur la Duchesse Sforza, sur Madame de Vilmorin ou encore sur Liane de Pougy.

     

    Dans le même temps, elle s’installe avenue Montaigne et collabore à la décoration des Galeries Lafayette

    dont elle veut faire un temple de la mode.

     

     

     

    Plus que des robes, ses créations deviennent de véritables architectures à draper selon un rituel de gestes précis.

     

     

     

    Elle avait l’habitude de travailler sur un petit mannequin de bois peint sur lequel elle assemblait toutes ses créations en modèles réduits.


    Trois robes de soirée signées Vionnet
     

    En décembre 1940, la maison Vionnet est mise en liquidation à l’hôtel Drouot.

    Tout le monde est licencié.

     

    A partir de ce moment, Madeleine Vionnet partage son temps entre la culture de son jardin, l’observation de la nature et l’écriture d’une correspondance très belle et très authentique qu’elle adresse à son ancienne première main et à Liane de Pougy.

     

     

     

     

     

    Son seul lien avec la couture consistera à donner des cours de biais à l’Ecole de Couture de la rue Saint Roch et à confier l’ensemble des modèles qu’elle a conservés, ses albums de copyrights et huit cent toiles de patrons à son ami François Boucher qui, dès 1952, veut créer à Paris le Musée du Costume.

     


     

    Royauté de France

     

     

    source : http://latelierdanne.unblog.fr/2009/04/20/madeleine-vionnet/

     

    SOURCES

     

    D.R.

     

     

     


    votre commentaire