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PREAMBULE -
Elle devient très proche de certaines élèves, notamment Olga Kosakiewitcz et Bianca Lamblin avec qui elle entretient des relations homosexuelles, le « pacte » la liant à Sartre lui permettant de connaître des « amours contingentes ».
Elle se lie également avec un élève de Sartre, « le petit Bost », futur mari d'Olga, qui devient entre-temps la maîtresse de Sartre. Ce groupe d'amis surnommé « la petite famille » reste indéfectible jusqu'à la mort de chacun d'entre eux, malgré de petites brouilles et de graves conflits.
Peu avant la Seconde Guerre mondiale, le couple Sartre-Beauvoir est muté à Paris. Beauvoir voit son premier roman Primauté du spirituel, écrit entre 35 et 37, refusé par Gallimard et Grasset (il paraîtra en 1979 sous le titre Quand prime le spirituel puisAnne ou quand prime le spirituel). L'invitée est publié en 1943, elle y décrit, à travers des personnages imaginaires, sa relation entre Sartre, Olga et elle-même.
Le succès est immédiat.
Suspendue en juin 1943 de l'Education Nationale à la suite d'une plainte pour "excitation de mineure à la débauche" déposée en décembre 1941 par la mère de Nathalie Sorokine, elle sera réintégrée à la Libération.
Elle travaille pour la radio ("Radio-Vichy") où elle organise des émissions consacrées à la musique à travers les époques.
Peu avant de mourir, son père Georges de Beauvoir dit à un de ses amis en parlant de sa fille : «elle fait la noce à Paris», marquant ainsi son dégoût pour la vie de Simone.
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Bianca Bienenfeld est, à 17 ans, avec sa professeure de philosophie, Simone de Beauvoir, et le concubin de celle-ci, Jean-Paul Sartre, le troisième élément d'un trio (triangle), le trio de Paris, qui fait suite au trio de Rouen, constitué par le couple avec une autre jeune élève de philosophie de Simone de Beauvoir, Olga Kasakiewicz.
Abus d'autorité ? Détournement ? Perversité ?
Simone de Beauvoir, la "femme libérée", l'aristo-bourgeoise "affranchie", était-elle bien l'esclave pourvoyeuse de chaires fraîches de son "maître" macho ?Professeure agrégée de philosophie Bianca Bienenfeld, épouse Lamblin, est l'auteure de Mémoires d'une jeune fille dérangée, Balland, Paris, 1993.
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Je me rends compte à présent que j'ai été victime des impulsions donjuanesques de Sartre et de la protection ambivalente et louche que leur accordait le Castor (notedt, Simone de Beauvoir).J'étais entrée dans un monde de relations complexes qui entraînaient des imbroglios lamentables, des calculs minables, de constants mensonges entre lesquels ils veillaient attentivement à ne pas s'embrouiller.
J'ai découvert que Simone de Beauvoir puisait dans ses classes de jeunes filles une chair fraîche à laquelle elle goûtait avant de la refiler, ou faut-il dire plus grossièrement encore, de la rabattre sur Sartre.
Tel est, en tout cas, le schéma selon lequel on peut comprendre aussi bien l'histoire d'Olga Kosakievicz que la mienne. Leur perversité était soigneusement cachée sous les dehors bonasses de Sartre et les apparences de sérieux et d'austérité du Castor.En fait, ils rejouaient avec vulgarité le modèle littéraire des Liaisons dangereuses.
Mémoires d'une jeune fille dérangée, p.2
Puis Simone me raconta son combat pour vaincre les préjugés de son milieu et obtenir le droit de faire des études supérieures, et enfin sa rencontre avec un groupe de normaliens: Herbaud, Sartre et Nizan. Pour clore ce récit, comme en un final habilement préparé, elle me dit:« Celui qui était le plus laid, le plus sale, mais aussi le plus gentil et suprêmement intelligent, c'était Sartre. »
Et je sus immédiatement qu'il était l'amour de sa vie.
Elle m'exposa quel genre de relations existaient entre eux: pas de mariage, surtout pas de mariage; pas d'enfants, c'est trop absorbant. Vivre chacun de son côté, avoir des aventures sentimentales et sexuelles : leur seule promesse était de tout se raconter, de ne jamais se mentir.En résumé, une liberté totale dans une transparence parfaite. Programme ambitieux! Ils voulaient avant tout vivre une existence riche de voyages, de rencontres, d'études et d'échanges entre gens intelligents, une vie où l'on pourrait donner sa mesure et peut-être atteindre une renommée capable de transmettre une pensée neuve aux générations futures.
Ibidem, pp. 32-333
« Sartre se plaisait dans la compagnie des femmes, qu'il trouvait moins comiques que les hommes; il n'entendait pas, à vingt-trois ans, renoncer pour toujours à leur séduisante diversité. Entre nous il s'agit d'un amour nécessaire: il convient que nous connaissions aussi des amours contingentes »,
écrit Simone de Beauvoir dans la Force de l'âge.
Ainsi apparaît-il, par-delà ce jargon philosophique, qu'en cette première phase de leurs rapports, c'est bien Sartre qui, animé d'un besoin irrépressible de conquêtes féminines, avait imposé au Castor ce pacte qui, si l'on y réfléchit, ne diffère du comportement habituel des hommes mariés, bourgeois ou ouvriers, que par un point important: l'engagement de tout raconter à l'autre des « amours contingentes ».
Un second point le rendait original, c'est la réciprocité: du moment que le Castor lui laissait toute liberté, qu'importait à Sartre de savoir qu'elle, de son côté, s'abandonnait à des épanchements amoureux? Au contraire, c'était pour lui une sécurité, un gage de sa propre liberté.D'ailleurs, il profita bien plus tôt et plus souvent qu'elle de cette permission.
Ce qui m'apparut, dans le temps où je fis leur connaissance, comme un pacte inédit, mais qui avait un fondement de réciprocité et d'égalité, s'est révélé à moi, bien plus tard, comme un « truc» inventé par Sartre pour satisfaire ses besoins de conquête, et que Simone de Beauvoir avait été contrainte d'accepter.Toute la justification philosophique élaborée sur ce thème cachait une espèce de chantage: « C'est à prendre ou à laisser! »
Et puis, avec de beaux discours, que ne peut-on obtenir? Sur ce chapitre, Sartre était imbattable.
Castor avait peut-être été sa première dupe.
Ibidem, pp. 38-394
C'est de ce contact à la fois montagnard et philosophique que datent mes relations avec Sartre.Dès ce moment, il me fit une cour assidue et nous commençâmes à sortir ensemble.
J'avais un peu plus de dix-sept ans et lui en avait trente-quatre. A l'époque, j'avais trouvé tout naturel qu'il me recherchât et n'y avais pas vu malice. Aujourd'hui, je peux mieux comprendre la manœuvre: il y avait une véritable complicité de la part du Castor qui n'ignorait pas le besoin de conquêtes de son compagnon.Si elle avait voulu m'éviter d'être l'objet des entreprises de Sartre, elle ne m'aurait pas tout d'abord envoyée au café des Mousquetaires, ensuite elle n'aurait pas combiné la rencontre de Megève.
Ce que je pense maintenant, c'est que non seulement elle admettait que Sartre s'éprenne de très jeunes filles, mais qu'elle lui faisait connaître certaines d'entre elles.Je pense que déjà il s'éloignait d'elle, tout au moins du point de vue sexuel, et qu'ainsi elle créait avec lui un autre lien, par procuration. Par là elle imaginait pouvoir contrôler la nouvelle relation amoureuse de son panenaire, trouvant de la sorte une espèce de compromis entre les termes de leur pacte - accepter une totale liberté sur le plan amoureux - et son inquiétude latente.
Ibidem, pp. 49-505
Sartre et Beauvoir en 1940
Au mois de février 1940, Castor (Beauvoir), qui paraît avoir changé de ton, relate une grande conversation que nous avons eue au Hoggar:« Il faut dire qu'elle était émouvante, toute contenue et grave, appliquée et silencieuse, me souriant de temps en temps et de temps en temps retenant ses larmes - elle était belle, d'ailleurs, hier. Ça m'a fait vache de penser au coup qui allait lui tomber sur la tête... »
En effet, vers la fin du mois, sans aucun préavis je reçus brusquement la lettre de Sartre m'annonçant que tout était fini entre lui et moi. Aucune raison valable n'était donnée.Le seul argument évoqué était que l'éloignement avait « desséché» ses sentiments (mais ni ceux pour le Castor, bien entendu, ni ceux pour Wanda n'avaient subi le même triste sort).
Le choc a été d'autant plus rude qu'il était totalement inattendu: toutes les lettres précédentes étaient chaleureuses, tendres, amoureuses. Rien ne s'était passé entre nous qui pût me faire prévoir une rupture si soudaine. J'étais complètement désemparée, je ne comprenais pas.Très vite, cependant, à mon chagrin se mêla une blessure d'amour-propre: je sentis comme une gifle, quelque chose qui non seulement fait mal, mais qui humilie.
Je me demandais quelle valeur il fallait accorder à toutes les lettres d'amour que j'avais reçues semaine après semaine, l'une d'elles trois jours auparavant, si en un instant l'amour pouvait être dissipé comme un mauvais rêve.
Je compris que les prétendus sentiments de Sartre envers moi n'étaient que du vent, que des mots, une lamentable comédie.Mais pourquoi avait-il jugé bon de me jouer cette comédie? J'étais atteinte dans ma dignité comme s'il m'avait prise pour une putain, à qui suffisent les simulacres de l'amour.
Ibidem, pp. 79-806
Mes parents, il faut le savoir, étaient absolument irréligieux, décidément athés; ils avaient milité dans des groupes de Juifs socialistes dans leur jeunesse en Pologne, et n'éprouvaient que méfiance envers les synagogues et les rabbins.
En France, je n'avais aucun contact avec le judaïsme traditionnel, sauf lorsque j'allais voir mes grand-mères.Avec ma grand-mère paternelle, je tentais de communiquer en polonais: chez elle, j'avais vu les préparatifs du shabbat, les jolies bougies sur le manteau de la cheminée, mais, comme font les enfants, je ne m'interrogeais pas, je ne connaissais pas la signification de ce rituel.
Mon autre grand-mère (qui était en même temps celle de Georges Perec) tenait une toute petite épicerie à Belleville, je la voyais peu, toujours dans sa boutique où l'on ne parlait que le yiddish auquel je n'entendais goutte.
De toute mon enfance je suis peut-être allée deux fois dans une synagogue, lors du mariage de mes tantes.C'est dire que la qualité de Juive ne pouvait avoir pour moi qu'un sens extérieur, presque étrange.
En conformité avec l'éducation que j'avais reçue, mon attitude constante était de me sentir indiscernable des autres enfants.
Ainsi s'explique la violence extrême de ma réaction aux propos de M. Perrault: comme je ne donnais pas de sens clair à l'identité juive que l'on m'appliquait de l'extérieur, s'il refusait de me reconnaître comme Française, il me dépouillait de ce que je considérais comme mes vraies racines et me laissait nue et sans défense devant les hitlériens.
Ibidem, pp. 100-1017
A présent, le triangle était totalement brisé. J'étais lamentablement larguée, et cette double exécution se passait en 1940.A l'effondrement du pays sous le poids de l'armée hitlérienne, à la soumission abjecte des autorités de Vichy aux lois nazies, répondait, sur le plan personnel, une tentative délibérée de m'anéantir moralement.
Ce que je peux dire, maintenant que tant d'années sont passées sur cette blessure, c'est qu'en dépit des apparences, en dépit de la faculté que j'avais à me « rétablir » et de construire une existence nouvelle, j'ai porté toute ma vie le poids de cet abandon.Pour décrire ce qui s'est passé en moi en ces circonstances, je ne peux que me servir de l'image d'un homme qui se noie: il s'accroche à une planche et réussit par miracle à survivre. De même, malgré mon désespoir réel, je me suis instinctivement cramponnée à la vie, et j'ai réussi à ne pas sombrer corps et biens.
Ibidem, p. 1078
Nous nous sommes mariés (Bianca Bienenfeld et Bernard Lamblin), sans cérémonie, le 12 février 1941 à la mairie du 16e arrondissement.En sortant du restaurant où nous avions fêté l'événement, nous avons vu défiler une escouade de soldats allemands qui chantaient sur un rythme martial. Sombre présage.
Puis nous nous sommes remis au travail, car nous devions passer certains certificats, qui avaient été retardés.C'est seulement après avoir réussi nos examens que nous sommes partis nous reposer au Pays basque. Nous étions épuisés, mais heureux d'être ensemble, de nous promener le long des plages désertes ou dans les collines.
Cependant, la réaction à tout ce que je venais de vivre s'abattit sur moi brutalement, et je fis une véritable dépression.Tous les soirs, avant de m'endormir, je pleurais longuement.
Je ne pouvais empêcher ces sanglots, tout en me rendant compte qu'ils devaient blesser Bernard. Mais il était si compatissant, si tendre et si doux que sa seule présence me réconfortait: je vis que je pouvais compter sur lui. J'allais voir un médecin qui tenta de me soigner en me faisant des piqûres.
N'empêche que ce n'était pas un début de vie commune très encourageant: il fallut à Bernard tout son amour et sa générosité pour l'accepter.
Ibidem, pp. 112-1139
La vie pendant l'Occupation était faite de toutes sortes de sentiments, d'émotions: l'angoisse, l'oubli, l'horreur, le comique, le burlesque, tout se mélangeait. Un jour où nous nous promenions, Bernard et moi, sur les Grands Boulevards, nous regardions une vitrine lorsque tout à coup quelqu'un frappa sur l'épaule de Bernard: nous nous retournâmes pour nous trouver faceà Simone Kamenker, une de ses amies, celle qui deviendra plus tard Simone Signoret.
Voyant que je n'avais pas d'étoile sur ma veste (elle non plus d'ailleurs !), elle s'exclama à voix haute: « Mais tu ne devrais pas te promener comme cela, c'est très dangereux, très risqué! » Nous lui avons fait signe de se taire et rapidement avons pris la fuite. Il eût suffi qu'un milicien, un simple dénonciateur (il n'en manquait pas alors) ou un Allemand zélé se soit trouvé là pour que je finisse ma vie dans un camp.
Ibidem, p. 11810
Pour finir ces évocations, je veux encore raconter comment, un jour, vers la fin de sa vie, Simone de Beauvoir me posa l'ultime question:« Que penses- tu, en fin de compte, de notre amitié, de toute notre histoire?»
Après avoir réfléchi un moment, je lui ai répondu: « Il est vrai que vous m'avez fait beaucoup de mal, que j'ai beaucoup souffert par vous, que mon équilibre mental a failli être détruit, que ma vie entière en a été empoisonnée, mais il est non moins vrai que sans vous je ne serais pas devenue ce que je suis.Vous m'avez donné d'abord la philosophie, et aussi une plus large ouverture sur le monde, ouverture que je n'aurais sans doute pas eue de moi-même. Dès lors, le bien et le mal s'équilibrent. »
J'avais parlé spontanément, avec sincérité. Simone de Beauvoir me serra les mains avec effusion, des larmes plein les yeux. Un grand poids de remords était enfin tombé de ses épaules.Pourtant, lorsque, quatre ans après sa mort, j'ai lu les Lettres à Sartre et le Journal de guerre, lorsque, après avoir décidé de rédiger ma version des faits, je réfléchis à mes propos d'alors, je me rendis compte que ma réponse était encore enveloppée dans cette brume dont mon esprit était toujours nimbé et ne pouvait donc contenir qu'une vérité tronquée.
Sans doute aussi la mort de Simone de Beauvoir m' avait-elle libérée. Par-delà la mort, elle m'avait envoyé cet ultime message: j'avais reçu en plein visage la figure de sa vérité et de la vérité de nos rapports anciens.
Mes yeux étaient enfin dessillés. Sartre et Simone de Beauvoir ne m'ont fait, finalement, que du mal.
Ibidem, pp. 207-207--------
Simone de Beauvoir, son amant Nelson Algren, et la jeune Olga Kosakiewicz
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Hazel Rowley : Tete-a-tete: The Tumultuous Lives and Loves of Simone De Beauvoir and John-paul Sartre, Harper Perennial, London, 2006 ; Tête-à-tête. Beauvoir et Sartre : un pacte d'amour, Grasset, Paris, 2006.
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Que signifie dans cette période être débrouillard ?
Faire un marché pour une mère de famille est un véritable parcours de combattant et un défi quotidien.
Chaque jour elle est confrontée aux rationnements et aux restrictions.
La viande est rare, les épluchures fines donneront du goût au potage clairet du soir. On boit de la chicorée à la place du café et, avec le fond de la tasse, les femmes se teignent les jambes pour remplacer les bas et dessinent ensuite la couture au crayon gras.
On redécouvre la tourbe qui remplace le charbon; le gazogène permet à quelques automobilistes privilégiés ou prioritaires de se passer de l’introuvable essence.
Les autres retrouvent la bicyclette.
Paris est envahi par les vélos parfois transformés en vélo-remorque, en vélo-taxi…
Sur les balcons, on fait pousser de la salade, et le Jardin des Tuileries est transformé en potager.
RATIONNEMENT
En raison de l'arrêt des échanges commerciaux, pendant la Guerre et l’Occupation allemande, la France connaît, dès 1941, une période de manque qui va déboucher sur la mise en circulation de cartes de rationnement. Ces cartes limitent les quantités de produits disponibles mis en vente.
La première carte, mise en place le 1er juillet 1941, concerne les textiles.
La seconde, un mois plus tard, vise le tabac.
L'alimentation suit.
Dès la fin 41, tous les biens de consommation ne peuvent être acquis qu'en échange de tickets attribués aux citoyens, en fonction de la catégorie à laquelle
ils appartiennent :
E pour les nouveaux-nés,
V pour les vieillards,
sans oublier pour les jeunes, J,
ni les adultes actifs, A....
Il faut préciser que ces tickets n'exonèrent pas les citoyens de payer les produits.
Le rationnement se poursuivra pendant plusieurs années, après la
Libération de la France.
CARTE de RATIONNEMENT
Durant la Guerre, un quota strict est attribué à chaque personne. Des cartes permettent d'acheter chez les commerçants, si ces produits sont disponibles et que l’on a de quoi les payer, des fournitures comme le tissu et les denrées alimentaires en quantité limitée.
Les femmes enceintes et les enfants en bas âge ont droit à des quantités plus importantes.
Il existe des cartes pour pratiquement toutes les denrées : alimentation (lait, pain, viande) mais aussi pour le tissu, le papier, les semences.
MARCHE NOIR :
terme utilisé pour désigner le commerce illicite mais largement pratiqué en période de contrôle des prix et de rationnement. « Beurre œuf, fromage» est l’ancien sigle du commerce de ces produits.Il désigne aussi bien le grossiste des Halles que le détaillant crémier de ces produits.
Son sens devient péjoratif pendant l’occupation, période ou les cartes de rationnement sont très recherchées au marché noir.
Par extension, BOF désigna une personne s'enrichissant grâce au marché noir pendant ces années.
Le marché noir c’est certes quelques œufs échangés contre une paire de chaussures, mais c’est aussi des fortunes bâties sur la pénurie, les nouveaux marchés à satisfaire et sur la demande colossale pour faits de guerre
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COCO CHANEL
Son modeste atelier de la rue Cambon, voisin de l’entrée arrière du Ritz, a vite décollé:depuis le début des années 1930,
Gabrielle Chanel a élu domicile dans un appartement du palace qui restera, malgré les interruptions, le «chez elle» de sa vie.
En 1940, Chanel ferme sa maison de couture mais sa parfumerie prospère:les Allemands se ruent sur son N° 5.
La légende du Ritz retient l’image irrésistible de Mademoiselle descendant à la cave durant les bombardements:
suivie de sa couturière, qui porte son masque à gaz sur un coussin de satin.
Il y a des souvenirs plus sombres:
"Antisémite confirmée, anticommuniste forcenée et agent des services de renseignements allemands": tel est le portrait inédit de Coco Chanel dressé dans un entretien par Hal Vaughan, auteur d'une biographie de la couturière qui vient de paraître.
En 1995, le magazine français L'Express, puis en 2008 l'allemand Der Spiegel, avaient levé un coin du voile sur le passé de la célèbre couturière en écrivant qu'elle avait collaboré avec les services secrets allemands en 1943, afin de tenter de négocier une paix séparée avec Winston Churchill. Dans "Sleeping with the enemy, Coco Chanel's secret war"
(Au lit avec l'ennemi, la guerre secrète de Coco Chanel), le journaliste américain Hal Vaughan va beaucoup plus loin et révèle - à l'appui de nombreux documents d'archives - un contrat entre la styliste et l'Allemagne nazie, son nom de code ainsi que des ordres de mission.
L'auteur met également en avant l'antisémitisme de Coco Chanel.
Hal Vaughan, 84 ans, explique que son ouvrage est le fruit de trois ans et demi de recherches dans les archives américaines, françaises, allemandes, britanniques, italiennes et polonaises. Il a ainsi pu rassembler 225 références concernant Coco Chanel, née en 1883 et décédée en 1971. "J'ai ainsi découvert 12 citations de propos antisémites de Coco Chanel, également une anticommuniste forcenée, qui s'est vendue aux Allemands parce qu'elle croyait que Hitler allait écraser Staline", dit-il.
Le groupe Chanel, toujours détenu par la famille Wertheimer, a démenti fermement mardi que Coco - de son vrai nom Gabrielle - Chanel ait été antisémite. "Je ne l'ai moi-même jamais entendu tenir des propos antisémites, je ne l'aurais pas supporté", a également assuré Edmonde Charles-Roux, auteure d'une biographie sur Gabrielle Chanel en 1974.
Auteur de deux autres ouvrages sur la Seconde guerre mondiale, Hal Vaughan explique qu'il a découvert dans un document de la police française datant de 1946 que la créatrice était l'agent de F-7124 de l'Abwehr, service de renseignement militaire allemand, installé durant l'Occupation
à l'hôtel RITZ à Paris
"Je n'en croyais pas mes yeux quand je suis tombé sur ce document de 15 pages écrites à la main et titré 'Gabrielle Chanel, dite Coco'" qui cite le nom de code de la couturière "Westminster", du nom de son amant pendant six ans, le duc de Westminster.
"Coco Chanel a peut-être été manipulée par son amant allemand mais elle était une opportuniste", avance Hal Vaughan.
Selon son livre, il écrit que Coco Chanel, amoureuse d'un officier allemand, le baron Hans Gunther von Dincklage,
avait été recrutée en 1940, à 57 ans, comme agent secret du régime nazi. Hal Vaughan cite par ailleurs un document du MI6, service de renseignements britanniques, qui relate la confession d'un important agent allemand ayant fait défection en 1943 à Madrid.
AMOR PROIBIDO
Chanel e o amante alemão Hans Gunther von Dincklage:
encontros na Paris ocupada pelas tropas nazistasAnnées 50 Suisse photo
Dans ce document de 103 pages, trois pages sont consacrées à Coco Chanel et à son amant von Dincklage, dit "Spatz", confirmant que Coco Chanel était bien une espionne pour le compte de l'Allemagne.
Dans des documents de mouvements de la Résistance, Hal Vaughan dit enfin avoir découvert que le nom de Coco Chanel figurait avec la mention "condamnée à mort", tout comme Jean Cocteau ou le chorégraphe Serge Lifar
Chanel s’est ouvertement affichée avec son amant nazi,
.
Etait-il un agent double comme elle l’a affirmé ensuite?Rien ne le prouve.
PIRE
Kluge, qui vient d’être nommé commandant en chef sur le front de l'Ouest, est en visite sur la côte de la Manche en juillet 1944, à distance des zones où ont débarqué les Alliés.
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