Les femmes, sous l’occupation, ont tenté par tous les moyens de conserver l’élégance et le bon goût attribués aux françaises, malgré les restrictions et les pénuries.
Elles ont, par tous les moyens (récupérations, raccommodages…) essayé de s’habiller en suivant la mode et les codes de bonne conduite
(« Toute femme, quelque soit son appartenance sociale, doit porter des gants, un chapeau et des bas, sous peine de contrevenir aux règles de bonnes manières qui régissent les convenances féminines. »,
Dominique Veillon,
La mode sous l’occupation.).
Robe
Des robes à la coupe simples, marquées à la taille, avec manches longues ou courtes (pas de bretelles) et sans décolleté. Souvent des boutons sur toute la longueur sur le devant, et des épaulettes.
Imprimés assez petits : rayures, pois, fleurs etc…
Tissus : tweed, Jersey, laine, coton etc…
Longueur : aux genoux, ou légèrement au dessus.
Jupe :
Des jupes taille haute, coupe droite ou légèrement évasée, ou jupe de tailleur.
Couleurs unies, plutôt foncées.
Tissus : tweed, Jersey, laine, coton etc…
Longueur : au genoux, ou légèrement au dessus.
Chemisier :
Chemises à manches longues ou courtes. Pas de décolleté, pas d’épaules apparentes. Epaulettes, manches bouffantes.
Couleurs unie.
Veste de tailleur assortie à la jupe. (Très à la mode)
Collants plutôt BAS
En 1944 : les femmes portaient des bas avec la couture apparente à l’arrière. Mais à cause de restrictions, les bas deviennent des produits rares.
Les femmes se dessinaient alors une ligne au crayon le long de la jambe, simulant la couture, pour faire croire qu’elles en portaient.
En pratique :
un trait de crayon, ou des collants de couleurs chairs suffisent.
Sac :
Sac de petites taille, en bandoulière ou à porter à la main.
Forme simple.
Sac en bois, en cuir, en tissus.
Chapeau :
Chapeau de petite taille ou large.
En feutre ou en paille.
Accessoirisé avec voilette, ruban, fleurs, accessoires…
(toutes les excentricités sont permises !)
Beret
Chaussures
Talons carré, bout rond.
Semelles en bois ou en paille, compensées.
Brodequins, derbys, richelieu, espadrilles…
Accessoires :
Gants : unis, en tissus , en dentelle, en jersey ou au crochet.
Coiffure :
Bouclés ou attachés en chignon avec un chapeau.
Coiffure plus sophistiquée sans chapeau.
La mode des années 40 est rythmée par les événements géopolitiques de l’époque. Pour comprendre les grandes tendances, il faut distinguer trois points de repère:
la guerre, la libération et l’avènement du New Look de Christian Dior.
...
1940. Le début de la décennie est marqué par la Seconde Guerre Mondiale. Les maisons Chanel et Vionnet ferment leurs portes, même si d’autres ateliers
(Lucien Lelong, Elsa Schiaparelli) restent ouverts.
Il s’agit pour eux de préserver la tradition française de la couture sous l’occupation.
Les restrictions qu’impose la guerre ne permettent pas à la mode de créer des nouvelles tendances. Les premiers tickets de rationnement apparaissent en 1941 :
ils concernent dans un premier temps l’achat de produits textiles
de la guerre, il est de bon ton d’adapter soi-même ses tenues à son rythme de vie.
La silhouette féminine du début des années 1940 a les épaules larges, la femme porte des robes raccourcies, à la taille serrée et ceinturée, et à manche ballon.
Petit à petit, les gros manteaux sont abandonnés pour laisser place à la veste, telle celle des hommes, souvent portée sur plusieurs couches.
Les premières semelles compensées apparaissent pour allonger la silhouette féminine.
Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, l’industrie de la mode et du textile est mal en point. Les Français cherchent désespérément à s’amuser et la mode des années 40 s’adapte à la vie mondaine retrouvée.
Les femmes renouent avec la féminité : elles portent de grandes robes sous des capes, leurs épaules sont souvent nues et l’on entrevoit leur poitrine grâce au décolleté en U.
Progressivement, les jupes s’allongent, jusqu’à atteindre, dès février 1947, quelques centimètres au-dessus des chevilles.
Le 12 février 1947, le Tout-Paris découvre la collection
Corolle d’un certain Christian Dior qui vient d’ouvrir sa maison de couture. Les acteurs de la mode des années 1940 assistent à une mini-révolution :
les jupes sont à peine à trente centimètres du sol, la taille est extrêmement marquée ce qui met la poitrine en avant et les épaules s’arrondissent : c’est le New Look.
Christian Dior crée des femmes fleurs, il répond aux rêves de féminité des Françaises.
Très vite, l’Europe et l’Amérique succombent à la femme Dior. Alors que les tickets de rationnement sont toujours en service (ils le seront jusqu’en 1949), Christian Dior choque : il utilise près de 20 mètres de tissu pour la confection d’une robe, quand auparavant il ne fallait en compter que
3. Cela n’empêchera pas son New Look de s’imposer à travers le monde et d’être une des tendances dominantes de la décennie suivante.
Elodie Petit
Astuces
Pour les fumeuses : cacher le filtre de la cigarette sur le photos.
Durant le conflit, l'heure est à la sobriété mais, après la fin du rationnement, le New Look connaît un immense succès.
La Seconde guerre mondiale impose de lourdes restrictions qui touchent également l’habillement. Les matières premières sont rares et rationnées ; la plupart des ateliers de confection, tenus par des familles juives, ferment ou passent dans la clandestinité, à moins d’accepter un administrateur allemand.
Ceux qui fuient Paris se réfugient à l’étranger ou bien, jusqu’en 1942, en zone libre, notamment à Nice et Marseille ; ce qui fait du sud de la France, après la guerre, le plus important centre de confection hors de Paris.
Sobriété, économie et emprunts au vestiaire masculin
En raison des circonstances, le temps est à la sobriété. Il n’est pas rare pour les femmes d’emprunter des pièces de la garde-robe de leur mari. Au début, elles se contentent de retailler les manteaux d’homme, puis elles adoptent aussi les pantalons.
Avec la pratique de la bicyclette, elles retrouvent la jupe-culotte et portent leur sac en bandoulière.
Comme durant la Première guerre mondiale, les femmes, qui reprennent une grande partie des responsabilités normalement réservées aux hommes, ont donc de nouveau accès à des tenues pratiques, adaptées à leurs activités.
Suivant le modèle militaire masculin, les épaules s’élargissent.
La taille est accentuée ; les chaussures ont des semelles compensées.
Pour des raisons économiques, les jupes et les robes raccourcissent et on utilise le moins de tissu possible ; la jupe « paysanne » est constituée de deux ou trois carrés imprimés.
Les ornements sont réduits au maximum, ou purement et simplement supprimés.
On tricote beaucoup et on utilise toutes sortes de matériaux, tel le papier journal, notamment pour les chapeaux, qui sont extravagants en 1940 avant de rétrécir, voire d’être abandonnés.
Les sacs sont souvent fabriqués en tissu, le cuir étant devenu rare. Ils sont assez grands pour pouvoir contenir le ravitaillement.
Les ceintures sont aussi conçues à partir de matériaux divers, comme des plaquettes de bois décorées à la main ou des galons brodés. Tous ces accessoires permettent des variations sur des tenues peu nombreuses.
Les bas de soie, interdits, sont remplacés par des socquettes ou des bas de laine ; ou bien on se teint les jambes.
L’été, on sort jambes nues, ce qui aurait été auparavant jugé scandaleux.
Les femmes portent les cheveux longs, une mèche roulée sur le front, ou en chignon. Le turban connaît un grand succès car il cache efficacement les cheveux.
La haute-couture et les réactions face à la guerre
La haute-couture parisienne s’adapte à l’occupation.
Certaines maisons cessent leur activité, mais la plupart la poursuivent, prétextant plus tard s’être lancés dans l’extravagance pour ridiculiser les Allemandes ;
en réalité parce que la société aisée franco-allemande mène une vie sociale insouciante durant le conflit.
Les Allemands tentent de transférer les principales maisons à Berlin ou Vienne, mais les dirigeants de la chambre syndicale de la couture résistent.
Certains couturiers expriment même leur hostilité à la guerre dans leurs créations. Madame Grès (1903-1993) présente ainsi sa première collection de la période d’occupation aux couleurs nationales françaises !
Autre mouvement de réaction face à la guerre, les zazous apparaissent en 1942. Amateurs de jazz, ils suivent les modèles vestimentaires anglo-saxons.
Disposant de moyens financiers, souvent grâce au marché noir, ils aiment les tenues chères et élégantes : pantalons larges, vestons longs et cintrés, chemises à col dur et montant, cravates et chaussures en cuir à grosses semelles.
Leurs cheveux sont bouffants sur le dessus de la tête, en opposition aux coiffures rasées militaires. Quelques jeunes filles suivent aussi cette tendance.
« Tant qu’il y aura un désir de changements et un goût pour le rêve – La mode existera . »
Vogue 1940
Les années quarante
Le début de la Seconde Guerre mondiale a changé la face du monde.
Avec leurs maris parti au front, les femmes ont du subvenir aux besoins de la famille en travaillant.
Le travail des femmes a eu un grand impact sur la mode de l’époque. Après des décennies d’opulances, de libertés, et décadence, un sentiment de responsabilité et de conscience sociale est né auprès de ces dernières. Frappant ainsi le monde de la mode, et les poussant à créer des vêtements utiles et moins extravagants.
Art et Culture
La musique des années 40 avait pour but premier de distraire et d’encourager les gens durant cette période de guerre. Le style musical le plus courant était de « Big Band », et la liste des musiciens célèbres de l’époque comprenait Benny Goodman et Count Basie.
La musique des années 40 a influencé plusieurs genres musicaux notamment le « Rock & Roll ».
A la mort de Georges Vuitton en 1936, Gaston-Louis Vuitton prit le contrôle de l’entreprise. Durant l’occupation allemande ,
Louis Vuitton a collaboré avec le régime de Vichy française dirigé
par le Maréchal Pétain et les nazis.
Ceux-ci qui étaient responsables de la déportation des juifs français vers les camps de concentration allemands.
Louis Vuitton a montré son support en ouvrant une usine dont le seul but était de produire des produits glorifiant le gouvernement de Pétain, ce qui permit à l’entreprise d’augmenter ses revenus.
Helmut Newton était un photographe de mode austr / allemand connu pour ses photographies en noir et blanc. Au cours des années quarante, ses œuvres sont apparues dans de nombreux magazines de mode tels que Vogue, Jardin des Modes, Elle, la Reine, ou encore Marie-Claire…
Le Rationnement
Le rationnement a été introduit afin d’assurer une juste indemnité aux citoyens britanniques. Le fait de rationner la nourriture, les vêtements ainsi que les chaussures, a forcé les femmes à ne porter uniquement ce qu’elles avaient déjà dans leur garde-robe.
En 1942, le gouvernement britannique a introduit une loi en vertu du Décret de vêtements civils, qui interdisait l’embellissement les vêtements à la vente.
De ce fait, le gouvernement voulait soutenir un style modeste et utile, encourageant l’usage de plis, de poches, de boutons…
Tout acte contraire à ce décret était considéré comme illégal et anti-patriotique.
Les Formes et Silhouettes
Comme le rationnement a frappé à plein fouet, il ne restait plus que quelques alternatives notamment les robes bon marché.
L’idée de vêtements fonctionnels est devenue essentielle, cela c’est notamment observé dans le choix de tissus simples.
Les moyens de transports ont changé, les gens favorisaient plus souvent les bicyclettes, ce qui conduit les femmes à porter des jupes plus de plus en plus courtes et moins restreinte. Le costume est devenu également très populaire parmi les femmes de cette époque.
Celui-ci était tellement répandu, qu’il a même été acceptable pour les mariées de le porter. Cela est du à son aspect fonctionnel en raison de la nécessité d’une tenue de travail.
Les chaussures à talons plats étaient portées avec des vestes à épaulettes carrées qui ressemblaient à la coupe d’un uniforme.
A la fin de la guerre, les femmes voulaient s ‘éloigner de l’austérité de cette période sombre et cette évasion incluait également les vêtements associés à celle-ci.
Christian Dior a annoncé la fin du rationnement en insistant sur l’excès de matériaux et en utilisant des tissus somptueux. Un choix qui s’est avéré très audacieux pour l’époque.
Le « New Look » de l’été 1947 mettait en avant diverses parties de l’anatomie de la femme tels que le buste, la taille et les hanches réaffirmant ainsi les courbes et la sexualité féminine.
Le style consistait à des jupes amples en crinoline portées avec des jupons en tuile.
Les vêtements quand à eux étaient souvent à bases de matière légère à tels point qu’ils flottaient, ceux-ci étaient portés avec des bustiers.
La veste centrée près du corps était conçu pour aller avec la jupe longue mais elle était également portée avec une jupe droite arrivant au demi mollet.
Accessoires
En opposition avec le principe des vêtements fonctionnels, les années quarante ont vu l’apparition du bikini moderne. Celui-ci est inventé à Paris, par le couturier Jacques Heim et l’ingénieur Louis Réard.
Ce nouveau maillot de bain était composé de deux pièces.
En mai 1946 il fut élu «le plus petit maillot de bain” au monde.
Réard le nomma le «bikini», à partir à l’île du même nom connue pour avoir été un lieu d’expérimentations atomique.
En effet, l’ingénieur pensait que ce nom reflétait bien le style provocateur et révélateur de ce maillot et que celui-ci avait le pouvoir de provoquer des chocs semblables à ceux d’une bombe atomique.
Réard a modifié le style du maillot en diminuant le bas, il créa ainsi le premier bikini string. Néanmoins, il eut des difficultés à trouver un modèle et a été contraint d’engager une danseuse nue pour porter ses créations.
Les chaussures de style «Mannish » sont apparues pour des raisons pratiques et sont devenues de plus en plus populaires chez les femmes. Les turbans étaient des accessoires utiles pour les femmes, celles-ci les utilisait comme un dispositif de sécurité pour travailler dans les usines mais aussi comme un moyen de cacher des cheveux en désordre.
Le savoir-faire
Avec l’arrivée du rationnement, le gouvernement a encouragé une politique du «savoir-faire». Celle-ci consistait essentiellement à réutiliser les vêtements qui étaient déjà la votre garde-robe et les mettre aux gouts du jour.
Les femmes qui savaient coudre avaient la capacité de créer de nouveaux habits à partir de rien. En effet, celles-ci utilisaient des couvertures, des manteaux et des taies d’oreiller qu’elles coupaient et retravaillaient afin de créer un nouveau vêtement.
Due au fait que les bas collants se faisaient rares, les femmes dessinaient alors l’arrière de leurs jambes avec l’aide d’un eyeliner pour recréer l’effet des collants. Le tricot était également très encouragée chez les femmes, à tel point que le gouvernement distribuait gratuitement des patrons afin que celles-ci puissent tricoter pour les troupes, soutenant ainsi l’idée que chacun pouvait apporter sa part.
Vêtements pour Homme
Inspiré directement des « Big Bands », les costumes « Zazou » ou « Fantaisies » étaient très en Vogue durant les années 40.
Ceux-ci étaient composés d’un pantalon large taille haute et d’une longue veste.
Le Tricot était également populaire notamment auprès des hommes, dont les pulls étaient assez voyant grâce à leurs imprimés vifs.
Les Icones
Les stars du début des années quarante avaient un look simple et net. Bette Davis était une icône qui connue pour son interprétation de personnages antipathiques.
Elle était l’une des actrices les plus célèbres de l ‘époque, réputée pour sa personnalité énergétique.
Rita Hayworth également connu la gloire au cours des années quarante avec des films comme “Cover Girl” et “Ce soir et tous les soirs”.
S’établissant ainsi au statut de sex-symbol et de pin up girl.
Les Créateurs
Claire McCardell
Claire McCardell est une créatrice de mode proéminente du 20ème siècle. Elle est créditée pour avoir participé à l’orchestration du «Look américain». En véritable pionnière, elle a su créer un cadre confortable, en développant l’aspect pratique du style sportswear. Elle a déclaré: «Je viens d’un pays où règne la production de masse, où chacun a le droit d’être à la mode ». Inspiré par les vêtements masculins et usés, elle avait l’habitude d’utiliser de tissus basiques et était une grande partisane de la démocratisation de la mode.
Charles James
Charles James est considéré comme le premier couturier américain. Connu pour l’esthétique distinguée de ses vêtements, ses créations étaient de vraies œuvres d’art. De 1942 à 1945, il a collaboré avec Elizabeth Arden en exposant ses créations de haute couture dans son salon. Sa collection la plus marquante a été montrée en 1947 à Paris. Christobal Balenciaga le décrit comme : ” Le meilleur couturier au monde et le seul a avoir établit la couture en une forme d’art à part entière ».
Guccio Gucci
Lors de son séjour à Londres, Guccio Gucci a travaillé dans l’Hôtel Savoy en tant que maître d’hôtel. Impressionné par les bagages luxueux et sophistiqués des clients, ce dernier développa très vite un intérêt pour la maroquinnerie.
A son retour à Florence en 1920 , il ouvrit un magasin et y vendit de la maroquinerie de style classique.
Il gagna sa réputation de qualité, grace à l’expertise des ouvriers qu’il avait embauché. En 1938, élargie sa compagne et s’installe à Rome, ouvrant ainsi son premier magasin de vente au détail. Au cours des années quarante, il a créé le symbole emblématique de Gucci base sur l’emboîtement de la lettre G qui est toujours le logo emblématique de la marque.
sources
DONA RODRIGUE