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    PREAMBULE -

     

    Elle devient très proche de certaines élèves, notamment Olga Kosakiewitcz et Bianca Lamblin avec qui elle entretient des relations homosexuelles, le « pacte » la liant à Sartre lui permettant de connaître des « amours contingentes ».

    Elle se lie également avec un élève de Sartre, « le petit Bost », futur mari d'Olga, qui devient entre-temps la maîtresse de Sartre. Ce groupe d'amis surnommé « la petite famille » reste indéfectible jusqu'à la mort de chacun d'entre eux, malgré de petites brouilles et de graves conflits.

    Peu avant la Seconde Guerre mondiale, le couple Sartre-Beauvoir est muté à Paris. Beauvoir voit son premier roman Primauté du spirituel, écrit entre 35 et 37, refusé par Gallimard et Grasset (il paraîtra en 1979 sous le titre Quand prime le spirituel puisAnne ou quand prime le spirituel). L'invitée est publié en 1943, elle y décrit, à travers des personnages imaginaires, sa relation entre Sartre, Olga et elle-même.

    Le succès est immédiat.

     

    Suspendue en juin 1943 de l'Education Nationale à la suite d'une plainte pour "excitation de mineure à la débauche" déposée en décembre 1941 par la mère de Nathalie Sorokine, elle sera réintégrée à la Libération.

     

    Elle travaille pour la radio ("Radio-Vichy") où elle organise des émissions consacrées à la musique à travers les époques.

     

    Peu avant de mourir, son père Georges de Beauvoir dit à un de ses amis en parlant de sa fille : «elle fait la noce à Paris», marquant ainsi son dégoût pour la vie de Simone.

     

     

     

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    Bianca Bienenfeld est, à 17 ans, avec sa professeure de philosophie, Simone de Beauvoir, et le concubin de celle-ci, Jean-Paul Sartre, le troisième élément d'un trio (triangle), le trio de Paris, qui fait suite au trio de Rouen, constitué par le couple avec une autre jeune élève de philosophie de Simone de Beauvoir, Olga Kasakiewicz.

    Abus d'autorité ? Détournement ? Perversité ? 

     


    Simone de Beauvoir, la "femme libérée", l'aristo-bourgeoise "affranchie", était-elle bien l'esclave pourvoyeuse de chaires fraîches de son "maître" macho ?

    Professeure agrégée de philosophie Bianca Bienenfeld, épouse Lamblin, est l'auteure de Mémoires d'une jeune fille dérangée, Balland, Paris, 1993.

     


    Je me rends compte à présent que j'ai été victime des impulsions donjuanesques de Sartre et de la protection ambivalente et louche que leur accordait le Castor (notedt, Simone de Beauvoir).

    J'étais entrée dans un monde de relations complexes qui entraînaient des imbroglios lamentables, des calculs minables, de constants mensonges entre lesquels ils veillaient attentivement à ne pas s'embrouiller. 


    J'ai découvert que Simone de Beauvoir puisait dans ses classes de jeunes filles une chair fraîche à laquelle elle goûtait avant de la refiler, ou faut-il dire plus grossièrement encore, de la rabattre sur Sartre. 


    Tel est, en tout cas, le schéma selon lequel on peut comprendre aussi bien l'histoire d'Olga Kosakievicz que la mienne. Leur perversité était soigneusement cachée sous les dehors bonasses de Sartre et les apparences de sérieux et d'austérité du Castor.

     

    En fait, ils rejouaient avec vulgarité le modèle littéraire des Liaisons dangereuses
    Mémoires d'une jeune fille dérangée, p.2

     Simone de Beauvoir. Saint-Germain-de-Prés, Paris, c. 1946. Photographer: unknown.

     

     


    Puis Simone me raconta son combat pour vaincre les préjugés de son milieu et obtenir le droit de faire des études supérieures, et enfin sa rencontre avec un groupe de normaliens: Herbaud, Sartre et Nizan. Pour clore ce récit, comme en un final habilement préparé, elle me dit:

    « Celui qui était le plus laid, le plus sale, mais aussi le plus gentil et suprêmement intelligent, c'était Sartre. »

    Et je sus immédiatement qu'il était l'amour de sa vie. 


    Elle m'exposa quel genre de relations existaient entre eux: pas de mariage, surtout pas de mariage; pas d'enfants, c'est trop absorbant. Vivre chacun de son côté, avoir des aventures sentimentales et sexuelles : leur seule promesse était de tout se raconter, de ne jamais se mentir.

     

    En résumé, une liberté totale dans une transparence parfaite. Programme ambitieux! Ils voulaient avant tout vivre une existence riche de voyages, de rencontres, d'études et d'échanges entre gens intelligents, une vie où l'on pourrait donner sa mesure et peut-être atteindre une renommée capable de transmettre une pensée neuve aux générations futures. 
    Ibidem, pp. 32-33


     

     

    « Sartre se plaisait dans la compagnie des femmes, qu'il trouvait moins comiques que les hommes; il n'entendait pas, à vingt-trois ans, renoncer pour toujours à leur séduisante diversité. Entre nous il s'agit d'un amour nécessaire: il convient que nous connaissions aussi des amours contingentes »,

    écrit Simone de Beauvoir dans la Force de l'âge.

     

    Ainsi apparaît-il, par-delà ce jargon philosophique, qu'en cette première phase de leurs rapports, c'est bien Sartre qui, animé d'un besoin irrépressible de conquêtes féminines, avait imposé au Castor ce pacte qui, si l'on y réfléchit, ne diffère du comportement habituel des hommes mariés, bourgeois ou ouvriers, que par un point important: l'engagement de tout raconter à l'autre des « amours contingentes ». 


    Un second point le rendait original, c'est la réciprocité: du moment que le Castor lui laissait toute liberté, qu'importait à Sartre de savoir qu'elle, de son côté, s'abandonnait à des épanchements amoureux? Au contraire, c'était pour lui une sécurité, un gage de sa propre liberté.

     

    D'ailleurs, il profita bien plus tôt et plus souvent qu'elle de cette permission. 


    Ce qui m'apparut, dans le temps où je fis leur connaissance, comme un pacte inédit, mais qui avait un fondement de réciprocité et d'égalité, s'est révélé à moi, bien plus tard, comme un « truc» inventé par Sartre pour satisfaire ses besoins de conquête, et que Simone de Beauvoir avait été contrainte d'accepter.

     

    Toute la justification philosophique élaborée sur ce thème cachait une espèce de chantage: « C'est à prendre ou à laisser! »

     

    Et puis, avec de beaux discours, que ne peut-on obtenir? Sur ce chapitre, Sartre était imbattable.

     

    Castor avait peut-être été sa première dupe. 
    Ibidem, pp. 38-39

     


    C'est de ce contact à la fois montagnard et philosophique que datent mes relations avec Sartre.

     

    Dès ce moment, il me fit une cour assidue et nous commençâmes à sortir ensemble. 


    J'avais un peu plus de dix-sept ans et lui en avait trente-quatre. A l'époque, j'avais trouvé tout naturel qu'il me recherchât et n'y avais pas vu malice. Aujourd'hui, je peux mieux comprendre la manœuvre: il y avait une véritable complicité de la part du Castor qui n'ignorait pas le besoin de conquêtes de son compagnon.

     

    Si elle avait voulu m'éviter d'être l'objet des entreprises de Sartre, elle ne m'aurait pas tout d'abord envoyée au café des Mousquetaires, ensuite elle n'aurait pas combiné la rencontre de Megève. 


    Ce que je pense maintenant, c'est que non seulement elle admettait que Sartre s'éprenne de très jeunes filles, mais qu'elle lui faisait connaître certaines d'entre elles.

     

    Je pense que déjà il s'éloignait d'elle, tout au moins du point de vue sexuel, et qu'ainsi elle créait avec lui un autre lien, par procuration. Par là elle imaginait pouvoir contrôler la nouvelle relation amoureuse de son panenaire, trouvant de la sorte une espèce de compromis entre les termes de leur pacte - accepter une totale liberté sur le plan amoureux - et son inquiétude latente. 
    Ibidem, pp. 49-50


     Sartre et Beauvoir en 1940 


    Au mois de février 1940, Castor (Beauvoir), qui paraît avoir changé de ton, relate une grande conversation que nous avons eue au Hoggar:

     

     

    « Il faut dire qu'elle était émouvante, toute contenue et grave, appliquée et silencieuse, me souriant de temps en temps et de temps en temps retenant ses larmes - elle était belle, d'ailleurs, hier. Ça m'a fait vache de penser au coup qui allait lui tomber sur la tête... » 


    En effet, vers la fin du mois, sans aucun préavis je reçus brusquement la lettre de Sartre m'annonçant que tout était fini entre lui et moi. Aucune raison valable n'était donnée.

     

    Le seul argument évoqué était que l'éloignement avait « desséché» ses sentiments (mais ni ceux pour le Castor, bien entendu, ni ceux pour Wanda n'avaient subi le même triste sort). 


    Le choc a été d'autant plus rude qu'il était totalement inattendu: toutes les lettres précédentes étaient chaleureuses, tendres, amoureuses. Rien ne s'était passé entre nous qui pût me faire prévoir une rupture si soudaine. J'étais complètement désemparée, je ne comprenais pas.

    Très vite, cependant, à mon chagrin se mêla une blessure d'amour-propre: je sentis comme une gifle, quelque chose qui non seulement fait mal, mais qui humilie.

     

    Je me demandais quelle valeur il fallait accorder à toutes les lettres d'amour que j'avais reçues semaine après semaine, l'une d'elles trois jours auparavant, si en un instant l'amour pouvait être dissipé comme un mauvais rêve. 


    Je compris que les prétendus sentiments de Sartre envers moi n'étaient que du vent, que des mots, une lamentable comédie.

     

    Mais pourquoi avait-il jugé bon de me jouer cette comédie? J'étais atteinte dans ma dignité comme s'il m'avait prise pour une putain, à qui suffisent les simulacres de l'amour. 
    Ibidem, pp. 79-80

     


    Mes parents, il faut le savoir, étaient absolument irréligieux, décidément athés; ils avaient milité dans des groupes de Juifs socialistes dans leur jeunesse en Pologne, et n'éprouvaient que méfiance envers les synagogues et les rabbins. 


    En France, je n'avais aucun contact avec le judaïsme traditionnel, sauf lorsque j'allais voir mes grand-mères.

     

    Avec ma grand-mère paternelle, je tentais de communiquer en polonais: chez elle, j'avais vu les préparatifs du shabbat, les jolies bougies sur le manteau de la cheminée, mais, comme font les enfants, je ne m'interrogeais pas, je ne connaissais pas la signification de ce rituel.

     

    Mon autre grand-mère (qui était en même temps celle de Georges Perec) tenait une toute petite épicerie à Belleville, je la voyais peu, toujours dans sa boutique où l'on ne parlait que le yiddish auquel je n'entendais goutte. 


    De toute mon enfance je suis peut-être allée deux fois dans une synagogue, lors du mariage de mes tantes.

     

    C'est dire que la qualité de Juive ne pouvait avoir pour moi qu'un sens extérieur, presque étrange.

     

    En conformité avec l'éducation que j'avais reçue, mon attitude constante était de me sentir indiscernable des autres enfants. 


    Ainsi s'explique la violence extrême de ma réaction aux propos de M. Perrault: comme je ne donnais pas de sens clair à l'identité juive que l'on m'appliquait de l'extérieur, s'il refusait de me reconnaître comme Française, il me dépouillait de ce que je considérais comme mes vraies racines et me laissait nue et sans défense devant les hitlériens. 
    Ibidem, pp. 100-101


    A présent, le triangle était totalement brisé. J'étais lamentablement larguée, et cette double exécution se passait en 1940.

     

    A l'effondrement du pays sous le poids de l'armée hitlérienne, à la soumission abjecte des autorités de Vichy aux lois nazies, répondait, sur le plan personnel, une tentative délibérée de m'anéantir moralement. 


    Ce que je peux dire, maintenant que tant d'années sont passées sur cette blessure, c'est qu'en dépit des apparences, en dépit de la faculté que j'avais à me « rétablir » et de construire une existence nouvelle, j'ai porté toute ma vie le poids de cet abandon.

     

    Pour décrire ce qui s'est passé en moi en ces circonstances, je ne peux que me servir de l'image d'un homme qui se noie: il s'accroche à une planche et réussit par miracle à survivre. De même, malgré mon désespoir réel, je me suis instinctivement cramponnée à la vie, et j'ai réussi à ne pas sombrer corps et biens. 


    Ibidem, p. 107


    Nous nous sommes mariés (Bianca Bienenfeld et Bernard Lamblin), sans cérémonie, le 12 février 1941 à la mairie du 16e arrondissement.

     

    En sortant du restaurant où nous avions fêté l'événement, nous avons vu défiler une escouade de soldats allemands qui chantaient sur un rythme martial. Sombre présage. 


    Puis nous nous sommes remis au travail, car nous devions passer certains certificats, qui avaient été retardés.

     

    C'est seulement après avoir réussi nos examens que nous sommes partis nous reposer au Pays basque. Nous étions épuisés, mais heureux d'être ensemble, de nous promener le long des plages désertes ou dans les collines. 


    Cependant, la réaction à tout ce que je venais de vivre s'abattit sur moi brutalement, et je fis une véritable dépression.

     

    Tous les soirs, avant de m'endormir, je pleurais longuement.

     

    Je ne pouvais empêcher ces sanglots, tout en me rendant compte qu'ils devaient blesser Bernard. Mais il était si compatissant, si tendre et si doux que sa seule présence me réconfortait: je vis que je pouvais compter sur lui. J'allais voir un médecin qui tenta de me soigner en me faisant des piqûres. 


    N'empêche que ce n'était pas un début de vie commune très encourageant: il fallut à Bernard tout son amour et sa générosité pour l'accepter. 
    Ibidem, pp. 112-113


    La vie pendant l'Occupation était faite de toutes sortes de sentiments, d'émotions: l'angoisse, l'oubli, l'horreur, le comique, le burlesque, tout se mélangeait. Un jour où nous nous promenions, Bernard et moi, sur les Grands Boulevards, nous regardions une vitrine lorsque tout à coup quelqu'un frappa sur l'épaule de Bernard: nous nous retournâmes pour nous trouver face

     

    à Simone Kamenker, une de ses amies, celle qui deviendra plus tard Simone Signoret. 

     


    Voyant que je n'avais pas d'étoile sur ma veste (elle non plus d'ailleurs !), elle s'exclama à voix haute: « Mais tu ne devrais pas te promener comme cela, c'est très dangereux, très risqué! » Nous lui avons fait signe de se taire et rapidement avons pris la fuite. Il eût suffi qu'un milicien, un simple dénonciateur (il n'en manquait pas alors) ou un Allemand zélé se soit trouvé là pour que je finisse ma vie dans un camp. 
    Ibidem, p. 118

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    Pour finir ces évocations, je veux encore raconter comment, un jour, vers la fin de sa vie, Simone de Beauvoir me posa l'ultime question:

     

    « Que penses- tu, en fin de compte, de notre amitié, de toute notre histoire?» 


    Après avoir réfléchi un moment, je lui ai répondu: « Il est vrai que vous m'avez fait beaucoup de mal, que j'ai beaucoup souffert par vous, que mon équilibre mental a failli être détruit, que ma vie entière en a été empoisonnée, mais il est non moins vrai que sans vous je ne serais pas devenue ce que je suis.

     

    Vous m'avez donné d'abord la philosophie, et aussi une plus large ouverture sur le monde, ouverture que je n'aurais sans doute pas eue de moi-même. Dès lors, le bien et le mal s'équilibrent. » 
    J'avais parlé spontanément, avec sincérité. Simone de Beauvoir me serra les mains avec effusion, des larmes plein les yeux. Un grand poids de remords était enfin tombé de ses épaules.

     

     

     

     

    Pourtant, lorsque, quatre ans après sa mort, j'ai lu les Lettres à Sartre et le Journal de guerre, lorsque, après avoir décidé de rédiger ma version des faits, je réfléchis à mes propos d'alors, je me rendis compte que ma réponse était encore enveloppée dans cette brume dont mon esprit était toujours nimbé et ne pouvait donc contenir qu'une vérité tronquée. 


    Sans doute aussi la mort de Simone de Beauvoir m' avait-elle libérée. Par-delà la mort, elle m'avait envoyé cet ultime message: j'avais reçu en plein visage la figure de sa vérité et de la vérité de nos rapports anciens. 


    Mes yeux étaient enfin dessillés. Sartre et Simone de Beauvoir ne m'ont fait, finalement, que du mal. 
    Ibidem, pp. 207-207

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    Autre "trio" ?  

    Simone de Beauvoir, son amant Nelson Algren, et la jeune Olga Kosakiewicz

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    Hazel Rowley : Tete-a-tete: The Tumultuous Lives and Loves of Simone De Beauvoir and John-paul Sartre, Harper Perennial, London, 2006 ; Tête-à-tête. Beauvoir et Sartre : un pacte d'amour, Grasset, Paris, 2006.


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  • MADELEINE VIONNET

     

     

    Tout d’abord j’adore le travail de Madeleine Vionnet, je l’ai découverte lors de mes études, et quand j’ai su qu’une exposition lui était consacrée j’étais enchantée.

     

    Je me demandais comment allait être présenté son travail.

     

    Comme toujours le musée des Arts décoratifs ne m’a pas étonné dans sa scénographie.

     

    Ce sont toujours les mêmes vitrines incurvées sur fond noir, irrémédiablement à la même place.

     

    Je ne sais pas si le musée veut rentabiliser cette présentation, mais cela commence à m’ennuyer légèrement.

     

    J’aime quand un travail de scénographie a été savamment pensé pour que le visiteur se projette dans l’époque et l’atmosphère du sujet évoqué.

     

    C’est pour cela que je suis toujours heureuse d’aller à une exposition du Musée Galliera, car ils s’attachent à développer un lieu en accord avec les costumes exposés.

     

    Que pensez-vous de mon point de vue? Suis-je la seule?

     

    Robe de la collection AH 1920

    Les Arts Décoratifs ont présenté une explosition merveilleuse de Madeleine Vionnet, puriste de la Mode, première rétrospective parisienne rendant hommage à l’une des plus grandes couturières françaises du XXe siècle à travers cent trente modèles de 1912 à 1939 conservés aux Arts Décoratifs.

     

    Pionnière dans la maîtrise de la coupe en biais et de l’art du drapé, elle a su mettre son génie au service des femmes et de leur bien-être.

     

    Madeleine Vionnet a permis une véritable transformation de la silhouette et de l’esthétique, marquant ainsi l’évolution de l’émancipation du corps féminin.

     

    Figure phare de la haute-couture de l’entre-deux guerres,

    Madeleine Vionnet est considérée comme « le couturier des couturiers ».

     
     
     
    Née dans le Loiret en 1876, d’une famille modeste, elle s’installe avec son père nommé receveur d’octroi à Aubervilliers, en région parisienne, à l’âge de cinq ans.
     
    Bien que brillante élève, elle quitte l’école à 12 ans pour travailler et apprendre la couture chez la femme du garde champêtre.
     
    A 18 ans, elle décide d’apprendre l’anglais et se rend outre Manche où elle est employée comme lingère. En 1896, elle est engagée chez Kate Reily, maison de couture londonienne, où elle débute véritablement son apprentissage de la couture.
     
     
     
    De retour à Paris, cinq ans plus tard, elle entre chez les sœurs Callot, une des maisons de couture les plus prestigieuses où elle fait ses armes.
     
     
    En 1906, Jacques Doucet fait appel à elle et lui confie le soin de « rajeunir » sa maison.
     
     
     
    Mais en proposant aux mannequins de marcher pieds-nus, vêtues de robes souples qu’elles portent à même le corps sans s’appuyer sur l’incontournable carcan de rigueur à l’époque qu’est le corset, elle se heurte aux réticences de la maison et décide alors de voler de ses propres ailes.

     Madeleine VIONNET... la puriste de la Mode..

     

    C’est en 1912 qu’elle ouvre sa propre maison de couture, au 222 rue de Rivoli, mais la Grande guerre la contraint de la fermer en 1914.

     

    Dès sa réouverture en 1918, elle impose sa modernité et connaît le succès.

     

    En 1923, sa maison de couture se trouvant à l’étroit, elle aménage un hôtel particulier, situé au 50 Avenue Montaigne.

     

    Madeleine VIONNET... la puriste de la Mode..

     

    Elle confie au décorateur Georges de Feure l’aménagement de ses salons dans le style Art déco, faisant de ce lieu un véritable temple de la mode à la conquête d’une clientèle internationale des plus raffinées.

     

     

    L’organisation de la maison de couture fait preuve d’un réel esprit d’avant-garde.

     

    En femme engagée, Madeleine Vionnet dirige sa maison de couture comme une entreprise moderne emprunte d’un esprit social peu courant pour l’époque.

     

    Madeleine VIONNET... la puriste de la Mode..

     

    Soucieuse du bien-être de ses employées, la nouvelle installation offre différents services sanitaires et sociaux : une cantine, un cabinet médical et dentaire gratuits pour le personnel et leur famille ainsi qu’une crèche.

     

    Enfin, elle accorde des congés payés et des congés de maternité plus avantageux que ne l’imposent les lois sociales de l’époque.

     

     

    En visionnaire éclairée, elle soutient « l’Association pour la défense des Arts Plastiques et Appliqués » dont l’objectif principal est de protéger les intérêts de l’industrie de la Haute Couture en s’opposant à la contre-façon.

     

     

    Elle ferme sa maison de couture en 1939 lorsque la guerre éclate, elle est alors âgée de 63 ans.

     

     

    En 1952, Madeleine Vionnet fait une donation exceptionnelle à l’Union Française des Arts du Costume qui rassemble

    122 robes,

    750 toiles patrons,

    75 albums photographiques de copyrights,

    des livres de comptes et des ouvrages issus de sa bibliothèque personnelle.

     

     

     

    Plaque moulée dans le trottoir

    au croisement de l’Avenue Montaigne

    et de la Rue François Ier

     

     

    Par cette démarche, elle fut la première couturière à avoir conscience de la nécessité de conservation de son patrimoine relevant de l’intérêt collectif, ce fonds est désormais conservé par Les Arts Décoratifs.

     

     

     

    L’exposition retrace de façon chronologique, la carrière exceptionnelle de Madeleine Vionnet de 1912 à 1939.

     

    Le premier étage, dont les modèles datent des années 1910 aux années 1920, met l’accent sur les caractéristiques propres aux créations de la couturière que sont : la structure et le décor du vêtement.

     

     Madeleine VIONNET... la puriste de la Mode..

     

     

    Technicienne hors pair, elle pousse le raffinement à l’extrême pour atteindre une pureté absolue des lignes, grâce à une parfaite maîtrise des propriétés intrinsèques du textile, de la coupe du vêtement et de son placement sur le corps.

     

     

     

     

     

    Elle puise son inspiration à la source des civilisations.

     

    Fascinée par la Grèce antique, elle tente de réinventer le drapé libre en réduisant les coutures et les attaches.

     

     

     

    Avec le biais, qu’elle systématise et généralise à l’ensemble de la robe, le tissu s’échappe et flotte, moulant ainsi souplement le corps des femmes sans le contraindre ou s’enroule en drapé.

     

     

     

    C’est à cette époque aussi qu’elle oriente ses recherches autour des formes géométriques que sont le carré et le rectangle, qu’elle expérimente sur une poupée de bois de taille réduite qui lui permet d’agencer plus aisément ces formes avant de faire confectionner le modèle en grandeur nature.

     

     

     

    Perméable aux idées modernistes de son époque, Madeleine Vionnet modifie ainsi la conception traditionnelle du vêtement.

     

     

     

     

     

    Ses préoccupations intellectuelles l’apparentent à celles des peintres puristes, Amédée Ozenfant ou Le Corbusier qui refusent toute anecdote pour ne garder que l’essence des formes géométriques aux vertus plus architecturales que picturales.

     

     

    Le décor vient agrémenter la structure des pièces avec des motifs floraux – telle la rose qu’elle affectionne tout particulièrement - brodés, coupés, tressés ou incisés sur des matières comme le tulle, la laine mais aussi la fourrure.

     

     

     Bias Cut Dresses

    Elle utilise une gamme de couleurs réduites :

     

     

     

    le rouge,

     

    le jaune

     

    et chaque collection comporte systématiquement des modèles

    en blanc et en noir.

     

     

     Vionnet's cowl neck

    En 1929, maniant à la perfection le carré et le rectangle,

     

     

    Madeleine Vionnet introduit le cercle permettant à la robe d’être plus près du corps.

     

     

     

    Au second étage, le visiteur découvre les créations des années 30, présentées année par année.

     

    Au centre de l’ensemble du parcours, des vitrines thématiques explorent le travail de la couturière en soulignant certaines particularités telles les franges, l’introduction du cercle, l’étiquette comportant sa griffe.

     

     

    La collaboration avec des décorateurs ou dessinateurs tels Georges de Feure ou Thayaht est également révélée dans le parcours.

     

    Madeleine Vionnet

     

     

    Afin de pouvoir exposer cette sélection de modèles, Les Arts Décoratifs ont entrepris, depuis 2007, une vaste opération de restauration entièrement soutenue par Natixis, dans le cadre de sa politique de Mécénat Patrimoines d’hier, Trésors d’avenir.

     

    Depuis 2003, Natixis s’engage auprès des plus grandes institutions culturelles pour rendre accessible au plus grand nombre les œuvres du patrimoine national, en faciliter l’analyse scientifique et la restauration.

     

     

    Madeleine Vionnet

     

    C’est dans cette démarche que Natixis a précédemment mené des projets tels que l’acquisition de la Jeune Fille à la gerbe

     

    de Camille Claudel aux côtés du musée Rodin, l’étude des célèbres Globes de Coronelli avec le C2RMF et la BnF, la restauration des tapisseries manquantes de la Tenture d’Artémise pour la

    Manufacture des Gobelins ou bien encore l’exposition Babylone avec le musée du Louvre.

     

     

     

    Andrée Putman, signe la scénographie de cette exposition. Figure incontournable de la scène internationale du design contemporain, elle a contribué à faire connaître dans les années 80 les architectes et créateurs contemporains de Madeleine Vionnet :

     

     

    Jean Michel Frank, Eileen Gray, Pierre Chareau, Robert Mallet Stevens dont elle a réédité les objets les plus emblématiques.

     

     

    Le catalogue de l’exposition met en parallèle les chefs-d’œuvre de la collection des Arts Décoratifs, photographiés par Patrick Gries, avec le regard des plus grands photographes de mode des années 1920-1930 et de précieux documents d’archive.

    Les textes retracent le parcours de Madeleine Vionnet, analysent la spécificité de ses créations et étudient sa relation avec les artistes décorateurs de l’époque.

     

     

     

     

     

     

    sources :

    http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/mode-et-textile/expositions-70/archives-71/madeleine-vionnet-puriste-de-la/

     

     

    Royauté de France

    Madeleine Vionnet

     

    Créatrice française

    Madeleine Vionnet a énormément influencé la mode du XXe siècle. Plusieurs créateurs s’inspirent d’elles pour leurs propres créations.

     

     

    A dix-huit ans, elle se marie et à vingt ans alors que le XIXe siècle n’est pas terminé, elle se conduit en féministe avant la lettre en prenant la décision de quitter à la fois son travail, son mari et son pays.

     

     

     

    Elle traverse la Manche et se fait engager comme couturière dans un asile d’aliénés puis chez une dame qui habille les Britanniques de la bonne société.

     

    En 1900, fascinée par Isadora Duncan et ses formes libres, elle explore l’art du drapé qu’elle maîtrisera si bien que l’année suivante elle est engagée comme première main dans une célèbre maison de Paris aujourd’hui tombée dans l’oubli :

    les sœurs Callot.

     

     

    « Grâce aux sœurs Caillot, dira-t-elle, j’ai pu faire des Rolls-Royce.

     

    Sans elles j’aurai fait des Ford. ».

     

    Elle travaille plus tard pour Jacques Doucet chez qui elle supprimera définitivement l’usage du corset dans toutes ses créations.


    Voyant son succès grandir, elle ouvre la Maison de couture Vionnet

    au 222 rue de Rivoli à Paris en 1912.

     

    Mais la guerre l’oblige à fermer sa maison de couture mais pas à cesser de travailler puisque les modèles des années 1917 à 1919 sont parmi les plus audacieux qu’elles aient construits.

     

     

    Ce n’est qu’après la Première Guerre mondiale qu’elle connut le succès qui l’amène à ouvrir une maison à New York en 1924.

     

    De 1920 à 1930, elle donnera libre cours à sa passion des fleurs à travers des jupes corolles

     

    et surtout des amas de roses en bandeaux, en colliers, en guirlandes, toujours parsemées sur des capes ou des cols.

     

     

     

    A la même époque l’invention du biais et la façon dont Madeleine Vionnet en défendra la maternité devant les contrefacteurs reste inscrits à tout jamais dans la mémoire de la mode.

     

    Elles furent l’occasion d’un historique procès qu’elle gagnera.

     

    « Non seulement, dit-elle, j’appose sur chaque modèle sorti de chez moi ma griffe et un numéro de série mais aussi mon empreinte digitale. Je donne aussi le nom des personnes que j’autorise officiellement à copier mes œuvres à plusieurs exemplaires. »

     

     

     

    C’est ainsi qu’elle constituera une inestimable collection d’archives où chacun de ses modèles est photographié de face, de dos et de profil.

     

     

     

    Ses modèles sont vus sur la Duchesse Sforza, sur Madame de Vilmorin ou encore sur Liane de Pougy.

     

    Dans le même temps, elle s’installe avenue Montaigne et collabore à la décoration des Galeries Lafayette

    dont elle veut faire un temple de la mode.

     

     

     

    Plus que des robes, ses créations deviennent de véritables architectures à draper selon un rituel de gestes précis.

     

     

     

    Elle avait l’habitude de travailler sur un petit mannequin de bois peint sur lequel elle assemblait toutes ses créations en modèles réduits.


    Trois robes de soirée signées Vionnet
     

    En décembre 1940, la maison Vionnet est mise en liquidation à l’hôtel Drouot.

    Tout le monde est licencié.

     

    A partir de ce moment, Madeleine Vionnet partage son temps entre la culture de son jardin, l’observation de la nature et l’écriture d’une correspondance très belle et très authentique qu’elle adresse à son ancienne première main et à Liane de Pougy.

     

     

     

     

     

    Son seul lien avec la couture consistera à donner des cours de biais à l’Ecole de Couture de la rue Saint Roch et à confier l’ensemble des modèles qu’elle a conservés, ses albums de copyrights et huit cent toiles de patrons à son ami François Boucher qui, dès 1952, veut créer à Paris le Musée du Costume.

     


     

    Royauté de France

     

     

    source : http://latelierdanne.unblog.fr/2009/04/20/madeleine-vionnet/

     

    SOURCES

     

    D.R.

     

     

     


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  •  

     

    Incroyables photographies couleur de Paris sous l’occupation allemande entre 1940 et 1944, réalisée par le photographe André Zucca (1897-1973).

     

    Des photographies très rares puisque qu’à l’époque la photographie couleur était réservée aux photographies de guerre.

     

    Des scènes de vie prises sur le vif dans les rues de Paris. 250 de ces photographies ont fait l’objet d’une restauration et ont été exposées l’année dernière grâce au Comité d’histoire de la Ville de Paris.

     

     

     

     

     

     

     

    phe André Zucca (1897-1973). Des photographies très rares puisque qu’à l’époque la photographie couleur était réservée aux photographies de guerre. Des scènes de vie prises sur le vif dans les rues de Paris. 250 de ces photographies ont fait l’objet d’une restauration et ont été exposées l’année dernière grâce au Comité d’histoire de la Ville de Paris.

    via


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  • La "VIE REVEE " de l'occupant

    pendant la guerre à PARIS

    Soldats allemands à Paris en 1940.

     

    Dieu sait si les Allemands l'ont bien aimée durant la FRANCE !

     

    Les soldats allemands adoraient Paris et ses plaisirs :

     

    magasins chics, restaurants, cabarets…

     

    maisons de tolérance, petites femmes !

     

     

     

     

     

    Réédition d'un journal destiné à les informer sur les plaisirs de la capitale.

     

     

     

     

    En jetant un dernier regard sur Paris, le 8 août 1944,

     

    Ernst Jünger note dans son

     

     

    Journal parisien :

     

     

    «Les villes sont femmes et ne sont tendres qu'aux vainqueurs.»

    Il songe évidemment à la capitale française. 

     

    guerre et combien ils ont regretté de devoir la quitter.

     

     

    PAS NOUS !

     

    Jusqu'en 1944, un séjour à Paris était synonyme de vacances et de plaisirs.

     

    Le «Grand Paris» a été l'objet de toutes les vénérations, car il faut bien avouer que, pour ceux qui étaient alors du côté du manche,

     

    c'est-à-dire quelques collaborateurs et surtout les forces d'occupation, la vie parisienne avait quelque chose de savoureux.

     

    Aussi, pour faciliter l'existence de l'occupant, les Allemands ont-ils publié un magazine bimensuel, siégeant sur les Champs-Élysées,

     

     

     

     

    notamment destiné, comme l'indique son sous-titre, à savoir

     

    «que faire à Paris?»

     

    (Wohin in Paris ?).

    Afficher l'image d'origine

    Une vie rêvée

    Les éditions Alma ont eu la judicieuse idée d'en publier certains extraits qui permettent de mieux entrer dans le quotidien de

    Afficher l'image d'origine

     

    ces années 1940-1944.

    Le Guide allemand de Paris  informe ses lecteurs de tout ce qui est intéressant dans la capitale.

     

    On y évoque des questions pratiques (le métro, les musées, les courses hippiques, etc.), mais aussi les expositions, les grands magasins chics.

     

    Le journal allemand fait les louanges de certains acteurs français, comme Fernandel ou 

    Jean Marais, il apprécie particulièrement les chansons de Piaf, de Trenet et de Maurice Chevalier 

    («un vrai Titi parisien», en français dans le texte).

    La culture plus traditionnelle n'est pas oubliée, avec notamment des«anecdotes historiques sur Paris» 

    destinées à capter «l'esprit» de la capitale.

    Mais ce sont évidemment les cabarets, les théâtres

    (on vante Les Mouches de Sartre, même si le journal déplore la longueur de la pièce),

     

    les Folies Bergère et surtout les restaurants à la mode qui ont les faveurs du guide.

    Maxim's est notamment très couru.

    Göring avait songé à réserver l'institution aux seuls ­Allemands.

    Il en fut dissuadé par les nazis eux-mêmes.

    Comment s'amuser à Paris sans les Parisiens? 

    Arno Breker affirme que jamais avant et après l'Occupation le grand lieu de rendez-vous parisien ne fut aussi brillant.

    Évidemment, ce guide étrange et fascinant décrit une vie rêvée qui était fort loin du quotidien de la plupart des Parisiens de l'époque.

    Ce que résume à merveille le mot de Galtier-Boissière à l'occasion

    du ­retour des cendres de l'Aiglon aux Invalides:

    «Les Parisiens qui ­crèvent de froid préféreraient du charbon à des cendres.» 

    Où sortir à Paris?

    Le guide du soldat allemand 1940-1944. Alma, 160 p., 19 €. 

     

     

    sources

    D.R. 

     


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  •  

    Le rationnement en France pendant

    la deuxième guerre mondiale

     

    De 1940 à 1950:

    Ayant déjà expérimenté un système de rationnement une vingtaine d'années plus tôt, il a été relativement facile pour les autorités de mettre un place un système s'inspirant de celui -ci. Un Ministère du ravitaillement fut créé.

     

    Le dimanche 10 mars 1940, un décret et un arrêté interministériel paraissent au journal Officiel, fixant la date du recensement et les conditions d'établissement des cartes de rationnement, impliquant que chaque personne doit remplir une déclaration le 3 avril au plus tard afin d'être classé dans une des catégorie prévue pour l'alimentation et le charbon. Le 5 mars, un nouveau décret fixe les restrictions sur la viande.

     

    Le boeuf, veau et mouton sont interdits à la vente en boucherie trois jours consécutifs par semaine; la viande de charcuterie pendant deux jours et la viande de cheval,

    mulet et âne pendant une journée.

     

    Toujours en mars, des décrets imposent la fermeture des pâtisseries et l'interdiction de la vente d'alcool.

     

    Les premières cartes de rationnements sont distribuées

    dès octobre 1940 pour les produits de base: pain, viande, pâtes, sucre. 

    A chacune correspondait une carte spécifique:

    Arrêté du 20 octobre 1940, publié au J.O du 23  octobre, page 5395.

    Catégorie E:  Enfants des deux sexes  âgés de moins de trois ans.

    Catégorie J1:  Enfants des deux sexes âgés de trois à 6 ans révolus.

    Catégorie J2: Enfants des deux sexes âgés de  6 à 12 ans révolus.

    Catégorie A: Consommateurs de 12 à 70 ans 

    ne se livrant pas à des travaux de force.

    Catégorie T:  Consommateurs de 14 à 70 ans se livrant à des travaux pénibles nécessitant une grande dépense de force musculaire.

    Un arrêté du 11 décembre 1940, publié au J.O. du 12 décembre, page  6103 fixe les travaux, professions, emplois et situations spéciales dont les consommateurs peuvent se prévaloir pour être classé en catégorie T.

    Catégorie C: Consommateurs de 12 ans et sans limite d'âge se livrant personnellement aux travaux agricoles

    Catégorie V:  Consommateurs de plus de 70 ans dont les occupations ne peuvent autoriser un classement en catégorie C.

    Plusieurs changements interviendront ultérieurement dont la création de la catégorie J3:

    Catégorie J3 : les jeunes de 13 à 21 ans ainsi que les femmes enceintes. *

    Selon les catégories ci-dessus, les rations journalières oscillaient entre 100 et 350 grammes par jour pour le pain; de 180 grammes par semaine pour la viande; de 500 grammes de sucre par mois. Le lait était réservé aux catégories E,J et V. Le vin était réservé à la catégorie T, etc.

    Exprimé en rations journalières individuelles, on a en moyenne: 250 grammes de pain, 25 grammes de viande, 17 grammes de sucre, 8 grammes de matière grasse et 6 grammes de fromage.

    Avec un tel rationnement, la nourriture d'un homme ne dépasse pas 1200 calories/jour alors qu'il est généralement admis qu'il en faut 2400!

    En janvier1941, la vente du café pur et succédanés purs sont interdites.

    Seuls les mélanges agréés peuvent être vendus. 

    Comme vous pourrez le constater avec les documents d'illustration, le rationnement s'est mis en place par le biais de cartes d'alimentation et de tickets.

    Image 

    La population Française (à l'exception des militaires) était partagée à l'origine en sept catégories. A chacune correspondait une carte spécifique:

    Arrêté du 20 octobre 1940, publié au J.O du 23  octobre, page 5395.

    Catégorie E:  Enfants des deux sexes  âgés de moins de trois ans.

    Catégorie J1:  Enfants des deux sexes âgés de trois à 6 ans révolus.

    Catégorie J2: Enfants des deux sexes âgés de  6 à 12 ans révolus.

    Catégorie A: Consommateurs de 12 à 70 ans  ne se livrant pas à des travaux de force.

    Catégorie T:  Consommateurs de 14 à 70 ans se livrant à des travaux pénibles nécessitant une grande dépense de force musculaire.

    Un arrêté du 11 décembre 1940, publié au J.O. du 12 décembre, page  6103 fixe les travaux, professions, emplois et situations spéciales dont les consommateurs peuvent se prévaloir pour être classé en catégorie T.

    Catégorie C: Consommateurs de 12 ans et sans limite d'âge se livrant personnellement aux travaux agricoles

    Catégorie V:  Consommateurs de plus de 70 ans dont les occupations ne peuvent autoriser un classement en catégorie C.

    Plusieurs changements interviendront ultérieurement dont la création de la catégorie J3:

    Catégorie J3 : les jeunes de 13 à 21 ans ainsi que les femmes enceintes. *

    Selon les catégories ci-dessus, les rations journalières oscillaient entre 100 et 350 grammes par jour pour le pain; de 180 grammes par semaine pour la viande; de 500 grammes de sucre par mois.

     

    Le lait était réservé aux catégories E,J et V. Le vin était réservé à la catégorie T, etc.

    Exprimé en rations journalières individuelles, on a en moyenne: 250 grammes de pain, 25 grammes de viande, 17 grammes de sucre, 8 grammes de matière grasse et 6 grammes de fromage.

    Avec un tel rationnement, la nourriture d'un homme ne dépasse pas 1200 calories/jour alors qu'il est généralement admis qu'il en faut 2400!

    En janvier 1941, la vente du café pur et succédanés purs sont interdites.

    Seuls les mélanges agréés peuvent être vendus.

     

    C'est également le mois de la mise en place de tickets de rationnement pour le charbon, en trois couleurs différentes correspondant aux critères suivants:

    (rouge: prioritaire, pour les foyers ne disposant pas de gaz ou électricité pour cuisiner;

    violette: prioritaire, réservée aux foyers sans gaz ou électricité et ayant des enfants de moins de 6 ans ou des vieillards de plus de 70 ans;

    jaune: attribuée à tous les foyers, mais ne pouvant servir que s'il restait un tonnage de charbon disponible après avoir servi les foyers titulaires de cartes rouges et violettes)

     

     

    Mi Février 1941, institution du rationnement pour les vêtements et autres articles textiles avec mise en place de bons d'achat et autorisations spéciales.

     

    Il y a 3 catégories:

    1) enfants de moins de trois ans (E):

    délivrance de droit pour les besoins normaux.

    - 2) enfants de 3 à 17 ans (J1 + J2 + J3 partiel) 

    délivrance de bons en cas de besoins urgents justifiés.

    - 3) Toutes personnes de plus de 17 ans:

     

    Aucun bon d'achat, sauf en cas de mariage, grossesse, deuil ou retour de captivité.

     

     

    En mars 1941, création de bons d'achat spécifiques pour les femmes enceintes, regroupant les besoins d'un enfant de moins d'un an.

     

    Une liste très précise est établie comportant entre autres:

    3 langes en coton, 24 couches ou triangles,

    2 langes en laine, 6 brassières de laine premier âge,

    100 grammes de laine à tricoter, etc....

    Pour éviter  une certaine confusion ou tricherie, des règles d'équivalence sont progressivement mises en place.

     

    Par exemple, la vente de boudin renfermant de 8 à 12% de lard gras est autorisé contre la remise d'un ticket de 10 grammes de matières grasses pour 100 grammes de boudin!

    En ce qui concerne le pain, la ration journalière

    descendra à 275 grammes jour en 1942.

    Ce pain (de régime!) était constitué de farines de maïs,

    fève, seigle ou orge auquel on ajoutait des brisures de riz.

    La couleur des tickets variait en fonction du produit: violet pour le beurre, rouge pour le sucre, brun pour la viande, vert pour le thé ou le café.

    Pour la période 1943 - 1944, le manque de produits est tel que de nombreux coupons ne furent pas utilisés! Il fallait se débrouiller pour survivre....

     

    Le marché noir ( marché parallèle) était en plein développement.

     

    On cultiva a domicile tout ce qui était possible, dans des bacs sur les balcons, dans les cours, rebords des fenêtres etc.

    Le café était remplacé par la chicorée ou de l'orge grillée.

    Les carnets de tickets avaient une validité de six mois; Ils devaient obligatoirement porter le tampon de la ville du domicile.

     

    Tous les achats particuliers étaient notés au dos des carnets: textiles, charbon etc. ainsi que le cachet de l'épicier attitré.

     

    Pour le pain, le système des tickets perdura jusqu'en 1949.

    Les commerçants devaient, chaque mois faire l'inventaire des tickets reçus de leurs clients pour pouvoir se réapprovisionner auprès de leurs fournisseurs.

     

    Des fermetures sont imposées, principalement aux bouchers/charcutiers des villes dépassant leur quota d'abatage, pour s'assurer que les quantités vendues correspondent aux bons de réapprovisionnement.

    Enfin, les prix n'ont cessé d'augmenter pendant la guerre, plus rapidement que les salaires.....

     

     

    (1)      

    Carnet de ravitaillement: couverture

     

     

    (1)           

    Intérieur du carnet de ravitaillement pour le classements des tickets/coupons

     

          

    Carnets d'inscription en 1943: mon père, ma mère, ma grand mère maternelle et....moi

    Le rationnement en France pendant la deuxième guerre mondiale

     

       

    Carte pour les vêtements et articles textiles

       

    Carte pour le vin. Chaque case était poinçonnée à l'achat d'une bouteille

                       

    Carte familiale de distribution r/v - Carte de charcuterie

     

           

    Denrées diverses: carnet de tickets valables en juillet 1944 -  Tickets pour des pommes de terre: 01/03 au 31/08 1944 et 01/09/1943 au 29/02/1944.

    Carnet de coupons d'achat pour chaussures et articles textiles - 1942

        (1)     

    A gauche, coupon d'achat du 27 juillet 1944 pour une paire de chaussures pour ma grand mère. Coupon non utilisé probablement parce que la famille a été évacuée sur Saintes avant les bombardements de Royan. - à droite: autre exemple.

    Pour pouvoir bénéficier des tickets de rationnement, il était nécessaire de prouver que l'on était bien domicilié dans la ville où la demande était faite (concerne ma mère).

        

    La loterie des "gueules cassées" pour les plus grands invalides de guerres: aveugles, amputés, trépanés

    * Pendant la guerre et jusqu'à la fin des années 40 on appelait encore les adolescents des J3 ou encore  zazous ceux qui aimaient le jazz américain et/ou s'habillaient avec des vestes très longues ou avec ostentation.....

    * * * * * * *

    Exemples de tickets jusqu'en 1949:

                                   

    Boissons: octobre 1946  - Denrées diverses: Juin 1948  - Pain: mars 1949 

    * * * * * * *

    (1) :  Exemples de cartes ou tickets de rationnement qui m'ont été aimablement communiqués par Claude Jean Blanchard.,

    * * * * * * *

    otodtFr.jpg (57405 octets)

    Tickets de rationnement pour les soldats de la Wehrmacht en France - Tampon de l'organisation TODT, Marseille

    * * * * * * * 

    Personnellement, je me souviens plus de la saccharine que du vrai goût du sucre pendant ma période J2! Je me souviens aussi que mon grand père fumait alors des feuilles d'eucalyptus à la place de tabac, que le très bon café était en fait de la chicorée , que la consommation de rutabagas (non rationnés) n'était pas très folichonne et que les topinambours au bon goût de fonds d'artichauts généraient de grands concours du meilleur bruiteur dans les cours de récréation et ailleurs.....Quelques bons souvenirs toutefois: la distribution de biscuits vitaminée en classe et les rares, très rares fois où il y avait des bananes séchées: quel régal! Je me souviens aussi, lorsque mes parents pouvaient avoir un poulet vivant, probablement hors restrictions....le grand régal était une espèce d'omelette  faite avec le sang du poulet, des herbes et des croûtons de pain  dont j'étais le principal bénéficiaire ...Quand on pouvait avoir des oeufs, je devais faire deux petits trous et les gober tout crus, c'était parait-il bon pour la santé!  Je me souviens aussi que ma mère faisait bouillir du lait apporté par un fermier voisin. Je regardais toujours avec beaucoup d'attention l'accumulation de la crème qu'elle mettait dans un bol, car quand il était plein, cela signifiait que nous allions manger un gâteau au goût extraordinaire....enfin, c'est le souvenir que j'en ai! 

     

    Mon grand père, écologiste avant l'heure,et par nécessité, entretenait son grand jardin avec le contenu des toilettes situées dans le jardin.

     

    Il parait que ses légumes étaient excellents! moi, je ne me souviens que de ses fraises que je chipais allègrement chaque fois que je pouvais, sans les laver bien sûr!

    Après les galoches à semelles de bois ou en caoutchouc récupéré sur de vieux pneus pendant la guerre, dès 1947/48, le grand chic était le port de gros godillots et de pantalons de golf, jusqu'au début des années 50.

     

    Pour ceux qui ont vécu cette époque, regardez vos vieilles photos de classes, vous deviez certainement, au même âge, être dans le même cas......Je me souviens aussi de la voiture familiale fonctionnant au gazogène et... aux pannes fréquentes ou pénuries de charbon de bois. .

    Mon grand père, ex commandant pendant la guerre de 14/18 avait fabriqué pour circuler avec ma grand mère une espèce de tricycle inspiré de ce qu'il avait utilisé au Tonkin....Est-ce que j'étais malheureux pendant la guerre?

    non, je n'en ai aucun souvenir... Privilège de l'âge sans aucun doute!

    * * * * * * *

     

    http://www.nithart.com/als39-45.htm


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